Socialisme accéléré : pour son dernier budget, Obama veut plus d’impôts et plus de dépenses

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Le président républicain de la Chambre des représentants Paul Ryan, le 3 novembre 2015 à Washington.

 
Au terme d’âpres luttes avec les Républicains du Congrès, Barack Obama a soumis mardi la dernière proposition de budget de sa mandature. Avec 4.150 milliards de dollars, le budget 2017 présente une hausse de 4,9 %, où pèse lourdement le financement de l’Obamacare, mais aussi la hausse du paiement des intérêts de la dette publique. Si cette proposition budgétaire prévoit une diminution du déficit de l’Etat fédéral avec 503 milliards de dollars pour 2017, le chiffre est nettement supérieur à celui de l’an passé où il s’établissait à 438 milliards de dollars. L’ensemble repose sur une forte hausse des recettes comme des dépenses : c’est du socialisme accéléré.
 
Les Républicains du Congrès ont déjà qualifié la proposition de mort-née. Le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan a souligné qu’il s’agissait d’un « programme de renforcement de l’Etat fédéral au dépens des citoyens américains qui travaillent dur ». Mais le directeur du Bureau de la gestion et du budget (OMB) Shaun Donovan est convaincu que « nombres de propositions recueilleront le soutien des deux camps », puisque les Républicains n’ont jamais manqué d’enterrer d’emblée les propositions de budget, d’année en année – propositions qui ont fini par passer.
 

Socialisme : un déficit public record de 75 % !

 
L’un des points remarquables de la proposition de budget concerne l’augmentation de 35 % des fonds affectés à la cybersécurité, avec une montant de 19 milliards de dollars, afin que nombre d’agences gouvernementales (FBI, défense…) puissent se défendre contre les attaques informatiques.
 
La proposition de renforcement du crédit d’impôts sur les revenus du travail pour les foyers sans enfants correspond en tous points ou presque à une proposition semblable de Paul Ryan : elle devrait donc recueillir le soutien des deux grands partis.
 
Selon Shaun Donovan, ce nouveau programme budgétaire devrait permettre de stabiliser la dette publique à hauteur de 75 % du PIB, puisqu’il prévoit des hausses de recettes encore plus importantes que celles des dépenses. Mais l’administration prévoit néanmoins une hausse régulière du déficit et un doublement des intérêts de la dette pour les quatre années à venir.
 

Plus d’impôts et plus de dépenses : Obama aggrave la mainmise fédérale

 
Les propositions de réduction du déficit comprennent notamment une restriction des allégements fiscaux pour les plus riches et la suppression des échappatoires fiscales pour les foyers à hauts revenus, pour un montant de 955 milliards de dollars. Elles prévoient également une économie de 375 milliards de dollars sur les dépenses de santé, tout en prolongeant de 15 ans la viabilité financière du système Medicare. Qui plus est, ce budget compte sur une rentrée de 170 milliards de dollars sur les 10 années à venir par l’arrivée d’une nouvelle vague de contribuables grâce à la refonte des lois sur l’immigration…
 
De nouvelles taxes, ou des taxes plus élevées, sont également prévues. Il s’agirait par exemple d’imposer les plus-values au même niveau que les revenus ordinaires. Est également annoncée la « Buffett tax » consistant à fixer une imposition plancher minimum de 30 % pour les personnes gagnant plus d’un million de dollars. Le budget prévoit également la restauration des taux et des seuils de taxe foncière au niveau de ceux de 2009. Enfin, les institutions financières devront s’acquitter d’une redevance.
 
Parallèlement, Obama a remis sur le tapis un plan de taxe professionnelle, déjà présenté l’an passé. Il s’agit d’appliquer une imposition de 19 % au moins sur les revenus et une taxe unique de 14 % sur les profits non préalablement imposés et réalisés à l’étranger. Les entreprises américaines qui délocalisent leur siège à l’étranger pour bénéficier d’un régime fiscal plus avantageux après fusion avec une société étrangère seront également dans le collimateur.
 

Une proposition de budget digne de Barack Obama…

 
Obama a également demandé au Congrès de réformer le régime de taxation des sociétés et de statuer sur la mise en place d’une redevance pétrolière lissée sur 5 ans dans le but de dégager 300 milliards de dollars qui seront investis dans des infrastructures « propres ». A cela s’ajoute son souhait d’obtenir 1,2 milliards de dollars pour développer les programmes de lutte et de traitement contre l’usage des stupéfiants, quasiment 1 milliard pour lutter contre le cancer, 2 milliards pour les bourses universitaire Pell.
 
En ce qui concerne la Défense, le budget s’accroît de moins d’un demi-point, passant de 580,3 à 582,7 milliards de dollars. Le Département d’Etat, avec 50 milliards de dollars, voit ses dotations croître notablement pour combattre « l’extrémisme au Proche-Orient ». Obama demande 4,1 milliards de dollars (contre 3,5 l’an passé) pour combattre l’Etat islamique et reconstruire les villes détruites. L’assistance humanitaire devrait recevoir 6,2 milliards de dollars contre 5,6 milliards l’an passé.
 
Même si le texte est modifié, l’esprit socialiste du texte ne saurait être gommé : c’est le cadeau de départ empoisonné de Barack Obama.
 

Nicklas Pélès de Saint Phalle