OCDE, éducation 2014 : les études supérieures ne garantissent pas la « littératie »

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Ce charabia administratif décrit une catastrophe pour l’éducation occidentale. L’Organisation pour la coopération et pour le développement économique (OCDE) vient de publier son dernier rapport sur l’éducation qui confirme, une nouvelle fois, que l’accès aux études supérieures ne garantit pas une bonne « littératie » – anglicisme désignant la capacité de lire correctement et de comprendre le texte lu. Le Royaume-Uni découvre ainsi que si un nombre croissant de ses jeunes continuent leurs études au-delà des « A Levels » qui permettent d’envisager des études supérieures, la « majorité » d’entre eux achèvent leur cursus universitaire sans posséder ces compétences à un niveau correspondant. En français, ils demeurent très illettrés et un peu analphabètes.
Seul un quart des diplômés d’université britanniques arrivés à ce degré de formation affichent les compétences maximales en lecture et en écriture, contre un tiers au moins dans d’autres pays développés comme le Japon, la Finlande, les Pays-Bas, la Suède ou l’Australie. Ils perdent ainsi l’avantage acquis par les élèves britanniques à la fin des études secondaires, qui s’en sortent mieux par rapport à ceux des 33 autres pays évalués.
 

Litttératie, numératie, même échec de l’éducation occidentale

 
Il en va de même, selon le rapport, pour ce que l’OCDE appelle la « numératie », autre anglicisme désignant les connaissances et compétences en mathématiques. En clair : embaucher un diplômé fraîchement émoulu des études supérieures ne garantit en rien de pouvoir compter sur les qualifications escomptées.
Le rapport constate un désastre encore plus profond en Italie et en Espagne, où seuls 12% des diplômés des études supérieures atteignent les niveaux 4 et 5 des tests de « littératie », contre une moyenne de 24% dans la plupart des autres pays de l’OCDE – des chiffres remarquablement bas dans tous les cas, si l’on considère ce que signifie théoriquement la poursuite des études au-delà du diplôme d’études secondaires.
C’est donc au terme de quinze, dix-huit ou vingt ans de formation dans de multiples matières que la plupart des étudiants arrivent à un niveau médiocre.
 

Etudes supérieures ou formation continue, l’Europe est dans la panade

 
Pour les Espagnols et les Italiens, ces résultats inquiétants fourniraient une forme d’explication à l’important niveau de chômage des jeunes diplômés, à en croire le directeur du département de l’éducation et des compétences de l’OCDE, Andreas Schleicher : « Quand on regarde leurs compétences, ça explique la chose. Ils ne sont pas en réalité hautement qualifiés. »
Et il y a un autre facteur : c’est le niveau général d’un pays qui dégringole lorsque ses « élites » ne sont pas à la hauteur, et toute l’économie en pâtit.
On ne comprendrait pas qu’une telle situation puisse exister sans admettre que le niveau d’enseignement, d’évaluation et de qualité de la pédagogie ne soit pas lui aussi en cause. Force est donc de constater que d’année en année, malgré les « progrès » apparents des classes d’âge vers un niveau d’études plus poussé, spécialement dans les pays occidentaux de tradition chrétienne, l’instruction reste gravement déficiente et ne remplit pas ses objectifs propres, créant les conditions idéales pour la crise et le chômage.
L’OCDE encourage à la formation « tout au long de la vie ». Mais que pourrait-elle apporter de plus si les bases n’y sont pas ? Un peu plus de formatage et d’endoctrinement, sans doute, sans réelle formation de populations qui ne maîtrisent pas assez la langue pour avoir une pensée juste et critique.