L’ONU crée un « Office de contre-terrorisme » et le confie à la Russie … qui a jadis couvé l’islamo-terrorisme

ONU Office contre terrorisme confie Russie islamo
Vladimir Ivanovich Voronkov (à droite)

 
L’assemblée générale des Nations unies vient de décider, le 15 juin, par le vote d’une résolution consensuelle de ses 193 membres, la création d’un « Office de contre-terrorisme » destiné à enrayer l’émergence de cette guerre globale qui ensanglante désormais la plupart des nations. Le secrétaire général de l’ONU, le socialiste Antonio Guterres, a nommé dans la foulée à sa tête un factotum de Vladimir Poutine, patron d’une Russie qui a fomenté puis instrumentalisé l’islamo-terrorisme. Pire, l’ONU et nombre des Etats qui en font partie restent accusés d’entretenir des liens avérés avec les galaxies terroristes et les tyrannies, accuse l’analyste Alex Newman sur le site thenewamerican.
 

L’Office de contre-terrorisme, un bijou de bureaucratie onusienne mêlant CTITF et UNCCT

 
Si la nomination d’un Russe à la tête de cette agence antiterroriste a été accueillie par un torrent de critiques aux Etats-Unis, les milieux diplomatiques onusiens s’en sont généralement satisfaits. Certains commentateurs voient là une nouvelle manière d’accroître l’emprise du Kremlin sur l’organisation internationale. Cela même alors que les Etats-Unis s’en éloignent, ce qui ne manque pas de satisfaire ceux qui souhaitent leur retrait de ce « club de dictateurs » en prônant l’adoption du projet de loi de « restauration de la souveraineté américaine (dénommée H.R. 193) en cours d’examen au Congrès. Cet Office est une nouvelle illustration de l’esprit bureaucratique propre aux Nations unies : il va réunir deux organes onusiens préexistants, la « Force opérationnelle exécutive de contre-terrorisme » (CTITF) et le « Centre de contre-terrorisme » (UNCCT), qui dépendaient jusqu’à présent du Département des affaires politiques lui-même présidé par un médiocre diplomate nommé par Obama. C’est ainsi que ces outils, qui comptent au total quelque 38 entités spécialisées dans le terrorisme, vont passer sous la coupe des Russes, à l’exception du « Comité de contre-terrorisme » du Conseil de sécurité.
 

A la tête de l’Office de contre-terrorisme de l’ONU, Voronkov, qui débuta comme agent communiste

 
L’homme placé à la tête de ce nouvel « Office de contre-terrorisme » n’est autre que Vladimir Ivanovich Voronkov, ex-communiste et vieil agent russe qui compte trente années de services au compteur. Ce qui signifie qu’il a débuté comme zélé mercenaire de la dictature communiste. Sa nomination a été fort bien accueillie par plusieurs Etats dont les liens avec l’islamo-terrorisme sont avérés, mais aussi par la plupart des pays occidentaux. La très globaliste agence Reuters a cité un diplomate occidental qui, sous couvert d’anonymat, a jugé que « le contre-terrorisme est l’un des domaines sur lesquels la plupart des pays peuvent travailler main dans la main avec la Russie ». Même si « nous avons une vision différente de celle des Russes sur ce qu’est le terrorisme et sur la réponse à lui donner, au final c’est un sujet sur lequel il est plus facile de discuter avec eux que sur certaines affaires politiques ou de maintien de la paix », ajoute-t-il, allusion à la situation en Syrie.
 

Le général Pacepa et Litvinenko témoignent du complot soviétique pour créer l’islamo-terrorisme

 
Et pourtant… Le Kremlin dans le passé a été l’un des principaux gouvernements à soutenir, armer, entraîner et radicaliser des musulmans en vue d’actions meurtrières. Un aspect passé sous silence par la plupart des médias dominants et Europe, alors que les mêmes ne se lassent pas de dénoncer l’armement d’islamistes afghans – parmi d’autres opposants – par les Etats-Unis pendant la première guerre d’Afghanistan contre le régime imposé par les Russes, au cours des années 1980. Le général Ion Mihai Pacepa, ancien patron des renseignements roumains à l’époque de Ceaucescu, passé à l’Ouest, rappelle que « Dès 1972, le Kremlin a décidé d’instrumentaliser le monde islamique contre Israël et contre les Etats-Unis ». Il poursuit : « Le patron du KGB Youri Andropov m’avait dit qu’un milliard d’adversaires feraient plus de mal à l’Amérique que quelques millions. » Pacepa explique encore qu’au moment de sa défection, en juillet 1978, les services roumains, totalement inféodés à Moscou, dédiaient 500 agents à des missions de radicalisation terroriste de musulmans. L’Union soviétique en avait pour sa part déployé quelque 4.000.
 

La Russie à la tête du contre-terrorisme mondial

 
Pour autant, et nonobstant le retour de bâton en Tchétchénie, le Kremlin n’a pas cessé ce petit jeu après l’effondrement de l’URSS. Si l’on en croit les confessions du transfuge anti-Poutine Alexandre Litvinenko – assassiné en 2006 à Londres –, un temps ami de séparatistes tchétchènes, le chef d’al-Qaïda Ayman al-Zawahiri, cerveau des attentats du 11 septembre, avait été entraîné par le FSB (ex-KBG) à la fin des années 1990 dans un camp du Daghestan. Envoyé en Afghanistan, il y devint le bras droit d’Oussama ben Laden lequel avait pour sa part été armé et entraîné par le gouvernement américain et certains de ses alliés… avant de se retourner contre eux.
 

L’anti-terrorisme onusien, prétexte à un contrôle global des opinions

 
La volonté onusienne de prendre la tête d’une guerre globale contre le terrorisme aura mis du temps à émerger. En septembre 2014, sous l’administration Obama, le Conseil de sécurité avait adopté un régime mondial de contrôle des déplacements internationaux attribuant à l’ONU un pouvoir sur les Etats qui outrepassait ostensiblement ses prérogatives. La définition des personnes interdites par ce texte de franchissement des frontières était inquiétante, puisqu’elle englobait le « terrorismes » mais aussi « l’extrémisme ». Le texte en appelait à des organismes policiers globalistes tels Interpol. L’année suivante, l’ONU et Obama dévoilèrent un plan pour lancer une guerre globale non seulement contre la seule « terreur » et l’Etat islamique – qu’Obama et les siens avaient tout fait pour renforcer – mais aussi contre les « idéologies » qui leur déplaisaient : « l’intolérance islamophobe », les opinions anti-immigration etc…. Une déviance cynique que le régime oligarchique français pratique aussi en systématisant un état d’urgence, mou face à l’islamo-terrorisme et à l’activisme d’extrême gauche, dur avec la droite de conviction.
 

Matthieu Lenoir