L’agence de l’ONU pour les réfugiés, l’UNHCR publie ses statistiques sur l’immigration via la Méditerranée

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La dernière mise à jour des statistiques du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés a été publiée mardi sur le site de l’UNHCR. Les chiffres, extrêmement précis, révèlent un tableau saisissant de la nature de la migration actuelle vers l’Union européenne par la voie de la Méditerranée. Assortis de données démographiques abondantes, ils montrent avec froideur que les migrants partis des côtes turques, algériennes et libyennes sont en majorité des hommes provenant de pays parfois fort éloignés qui ont pour la plupart pour dénominateur commun la misère plutôt que la persécution politique ou la guerre.
 
Les chiffres sont-ils sincères ? C’est une autre question. Ceux retenus par le Haut-Commissariat de l’ONU font état d’un pic de nouveaux arrivants entre juillet 2015 et janvier 2016, et un assez fort ralentissement aux alentours de janvier 2017. Sur les six premiers mois de 2017, l’ONU comptabilise un peu plus de 117.000 passages par mer, dont l’immense majorité aboutit en Italie (96.800 personnes), la Grèce ne recueillant qu’un peu moins de 12.000 « réfugiés » et l’Espagne 8.700, venus, eux, du Maroc.
 

Les statistiques officielles de l’immigration par la Méditerranée

 
Dans un curieux graphique inversé qui ventile cette population selon les catégories « hommes », « femmes » et « enfants », un regard très rapide pourrait laisser croire que les hommes adultes représentent un peu moins de 20 % des arrivants, les femmes étant encore moins nombreuses. Mais l’examen plus attentif des codes couleurs révèle qu’il s’agit en fait des enfants, puis des femmes, puis, représentant environ 65 % des migrants comptabilisés, les hommes adultes.
 
De janvier à juillet 2017, l’ONU dénombre en outre 2.420 victimes, mortes ou disparues en mer. C’est le tragique bilan d’un mouvement de population dont les politiques sont responsables en ce qu’ils favorisent de fait ces tentatives de fuite vers l’eldorado du Nord.
 
En 2016, le nombre total des arrivées par la mer Méditerranée était selon l’ONU de 362.753.
 

L’UNHCR, l’agence de l’ONU pour les réfugiés, ne s’intéresse pas à l’islam

 
Les statistiques relatives à la provenance des migrants publiées par l’UNHCR sont elles aussi très intéressantes. Le groupe le mieux représenté est celui des Nigérians, avec 14,8 % des réfugiés et plus de 14.120 personnes, mais on ne sache pas qu’il s’agisse exclusivement de chrétiens fuyant les persécutions de Boko Haram.
 
Viennent ensuite les Guinéens (9,6 %), les Ivoiriens (9 %), et les Bangladais (8.241 personnes, soit 8,6 %) en provenance de l’autre côté de l’Inde et originaires d’un pays qui est aujourd’hui l’un des ateliers du monde. Moins nombreux mais représentant toujours entre 4 et 6.000 nouvelles arrivées, les Erythréens, les Gambiens, les Maliens, les Marocains, les Sénégalais… Autant de pays où il ne fait sans doute pas très bon vivre tous les jours mais qui sont davantage connus pour leur pauvreté que pour leurs régimes dictatoriaux.
 
Quant à la Syrie, réellement en guerre, elle a fourni 6,5 % de l’ensemble, soit 6.182 personne et ceux du 1er janvier au 28 juillet 2017 et donc sur une période un peu plus étendue. Mais comme les autres pays, il s’agit d’un Etat à dominante islamique.
 
Cette donnée-là, pourtant fort importante, n’est pas fournie par le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés.
 

Anne Dolhein