Le pape François chute dans les sondages américains, en raison de ses déclarations sur l’homosexualité et le réchauffement climatique

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Les Américains pourraient être moins nombreux que prévu à venir rencontrer le pape en septembre prochain, lors de sa première visite aux Etats-Unis, en raison de ses positions sur l’homosexualité, le réchauffement climatique ou l’économie. Pourquoi ? Parce que sa popularité ne cesse de chuter, selon les chiffres de l’institut de sondage américain Gallup. Aujourd’hui, 59 % des Américains ont un avis favorable sur le pape François, contre 76 % en février 2014.
 
Ce sont les milieux catholiques et conservateurs qui s’en détournent le plus. Les conservateurs ne sont plus que 45 % à avoir une opinion favorable sur le pape, contre 72 % l’année dernière. Même constat chez les catholiques : ils ne sont plus que 71 %, contre 89 % lors du dernier sondage.
 

Catholiques et conservateurs américains se détournent du pape François, à cause de ses positions peu conservatrices

 
Lors de son accession au trône de Pierre, le pape François avait charmé le monde entier.
 
En tant qu’archevêque, il était connu pour vivre dans un simple appartement, aller travailler en bus, et cuisiner ses propres repas. Il avait apporté cet art de vivre au Vatican et était rapidement devenu le champion des pauvres. Il s’était engagé dans le dialogue avec les autres religions et la protection de l’environnement, s’attirant ainsi la bienveillance du monde médiatique. Chrétiens et non chrétiens semblaient admiratifs.
 
Lors du sondage de février 2014, 76 % des Américains avaient encore un avis favorable sur ce « nouveau » pape. Mais depuis, le pape a multiplié les paroles déroutantes sur le réchauffement climatique ou l’évolution, des thèmes très sensibles aux Etats-Unis où la pensée unique ne règne en maître absolu.
 

Des déclarations controversées du pape François sur l’homosexualité ou le réchauffement climatique

 
Sur l’homosexualité, les questions avaient surgi dès 2013. On se souvient du fameux : « S’ils acceptent le Seigneur et sont de bonne volonté, qui suis-je pour les juger. » La petite phrase prononcée devant des journalistes au retour de Rio a été reprise dans le monde entier, alors qu’on « oubliait » de rappeler ce qu’il avait aussi précisé : « Le problème n’est pas d’avoir cette tendance, c’est de faire du lobbying. C’est le problème le plus grave, selon moi. » Les médias en ont retenu que le pape ne condamne en rien l’homosexualité. Les milieux catholiques ont relevé que le propos, quoique imprudent, ne pouvait être interprété comme une justification des pratiques homosexuelles.
 
A la question de savoir ce qu’il faut penser de la présence d’homosexuels dans l’Eglise, le pape avait répondu : « Le catéchisme de l’Eglise catholique dit très bien qu’on ne doit pas marginaliser ces personnes qui doivent être intégrées dans la société. » En plein combat mondial contre l’offensive LGBT, ces paroles ont été mal reçues par les catholiques « conservateurs ».
 

Le pape François chute dans les sondages dans un pays où les climatosceptiques sont nombreux

 
Sur la question du réchauffement climatique, sujet très disputé aux Etats-Unis, le pape a affirmé : « Je ne sais pas si c’est la seule cause, mais principalement, en grande partie, c’est l’homme qui frappe la nature au visage. » Une phrase peu appréciée des nombreux climatosceptiques, qui se battent, preuves scientifiques à l’appui, pour prouver que l’homme n’a aucune responsabilité dans le réchauffement climatique, et qu’il n’est pas nuisible pour la création…
 
« Vous avilissez les fonctions dont vous avez la charge, et vous avilissez l’Eglise que vous avez le devoir de protéger, de défendre et de faire progresser », avait par exemple réagi Christopher Monckton, ancien conseiller de Margaret Thatcher. « Restez en retrait et écoutez les deux camps », conseillait-il au pape François.
 
Comme sur la question de l’environnement, la passion du pape François pour la dénonciation des inégalités financières, de certaines pratiques économiques, de la surconsommation et du monde développé a également éloigné les conservateurs.
 

Chute du pape François dans les sondages : il mécontente les libéraux comme les conservateurs

 
« Ma politique économique ne m’est pas dictée par les évêques, mon cardinal ou mon pape », a ainsi déclaré le candidat républicain à la présidence, Jeb Bush.
 
Si les conservateurs se sont éloignés du pape, les « libéraux » ne s’en sont pas rapprochés. Et pour cause : le pape n’a pas changé l’enseignement moral de l’Eglise sur les questions d’avortement, de contraception, de « mariage » homosexuel. Il n’a pas non plus envisagé le mariage des prêtres ou l’ordination des femmes.
 
C’est sans doute la raison pour laquelle les libéraux sont 68 % à avoir un avis favorable sur le pape, contre 82 % l’année dernière. La désaffection n’est pas limitée à un seul camp.
 
En septembre prochain, le pape François parlera devant les deux chambres du Congrès. Cherchera-t-il à contenter les uns ou les autres ?
 

Béatrice Romée