Le pape François retoque le cardinal Schönborn sur l’islam en Europe

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La nouvelle est passée assez largement inaperçue dans le monde non germanophone : seul le site sédévacantiste NovusOrdoWatch semble l’avoir relevée en anglais… Le pape François, qui a reçu un groupe de catholiques d’Autriche en audience privée le 15 octobre, quelques jours avant les élections, leur a déclaré qu’il « avait une attitude différente à l’égard de l’islam » que « leur » cardinal : le cardinal Schönborn. Le pape ne partage pas « la tolérance erronée » du cardinal, leur a-t-il déclaré, affirmant chercher en vain l’élément « missionnaire dans ce débat ».
 
Il a également déclaré que la diffusion de l’islam lui causait moins de souci que « l’attitude indifférente » des catholiques à l’égard de leur propre foi : c’est elle qui selon le pape conduit à cette fausse conception de la tolérance. C’est du moins ce que rapporte la revue autrichienne Profil du 21 octobre en précisant que le pape s’est entretenu en allemand avec les pèlerins.
 

Le pape François évoque l’islam en Europe avec un groupe d’Autrichiens

 
Cela ne manquera pas de surprendre pour deux raisons : les multiples actes et déclarations favorables non seulement aux musulmans mais à l’islam, sans compter les mots blanchissant le Coran de toute violence, que NovusOrdoWatch énumère avec une certaine gourmandise un peu outrancière. Mais nous avons tous en tête des déclarations du pape et aussi sa petite vidéo interreligieuse mettant l’Enfant Jésus sur le même plan que les attributs d’autres religions, dont l’islam… Et, bien sûr, son appel à accueillir sans peur les migrants même à la culture si différente de la culture européenne.
 
Il est vrai que dans son livre d’entretiens avec Dominique Wolton le pape laisse entendre que l’Europe est punie par là où elle pèche : dans son refus de la vie.
 
La deuxième raison, c’est que le cardinal Schönborn a répété à plusieurs reprises que les musulmans recherchaient une « conquête islamique de l’Europe ». Ce n’est pas exactement un discours de tolérance.
 
En Autriche, on estime désormais la population musulmane à 5,7 % de l’ensemble, voire de 8 % selon le Fonds d’intégration. Leur volonté d’intégration n’est pas très évidente, souligne euractiv.de : « Il en résulte des tensions sociales et des conflits », affirme le média.
 

Inventer un islam d’Europe compatible avec les « droits de l’homme »

 
Faut-il inventer un islam d’Europe ? Telle est la question que pose la situation, selon celui-ci – et il croit savoir qu’au Vatican elle n’est plus à l’ordre du jour. Ce qui est sûr, c’est que le pape n’en a pas parlé. Et que les experts du dialogue islamo-chrétien interrogés par Profil mettraient désormais en avant la grande diversité des traditions islamiques, et la nécessité d’un « débat intense avec l’islam » en Europe depuis des positions de foi plus solides.
 
Etonnant – à moins qu’il ne s’agisse de favoriser une version édulcorée de l’islam, compatible avec le relativisme moderne.
 
Euractiv évoque une certaine critique concomitante des représentants de l’Eglise en Europe jugés trop « laxiste ». Ainsi le pape aurait-il voulu signifier lors de son audience privée que ce n’est pas l’Europe, façonnée par « le christianisme, la démocratie grecque et le sens juridique romain depuis plus de 2000 ans qui devrait s’adapter à l’islam et à ses prétentions sociales : à l’Europe de travailler plutôt au maintien de sa propre identité ».
 
Est-ce l’un de ces nombreux « deux pas en avant, un pas en arrière » dont le pape est coutumier ?
 

La cardinal Schönborn, pas si tolérant à l’égard de l’islam…

 
Il est certes rassurant de voir que le pape ne prêche pas la tolérance à tout va. En tout cas, pas tout le temps. Mais ce que rapporte Profil sur sa volonté pour les nouveau-venus musulmans indique que le relativisme n’est pas loin : « Cela signifie que les citoyens nouvellement arrivés sont tenus non seulement de respecter mais aussi d’assumer la vision européenne du monde, les droits de l’homme, son sens juridique et démocratique. Et ce dans le plein respect de la liberté religieuse. »
 
Cela impliquerait une véritable restructuration de l’islam – dont on parle beaucoup, finalement, dans les milieux mondialistes.
 

Jeanne Smits