Des parents qui ont perdu leur enfant unique en Chine manifestent devant la Commission du planning familial

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Elles sont environ 670.000, selon des statistiques officielles publiées en mai, ces femmes mariées en Chine qui ont perdu le seul enfant qu’elles ont pu avoir en raison de la politique de l’enfant unique, et 300.000 d’entre elles ont plus de 45 ans. Ce sont ces femmes et ces familles brisées qui étaient symboliquement représentées par un petit groupe de parents ayant vécu cette tragédie lors d’une manifestation, le 1er décembre, devant la Commission du planning familial, maître d’œuvre de cette politique qui s’est imposée avec toute la brutalité propre à un Etat communiste.
 
Cet Etat ne peut évidemment leur rendre l’enfant perdu, ni la capacité de donner naissance à un autre.
 
Ce qu’il y a de glaçant, c’est la nature des revendications des ces manifestants pour la plupart âgés de 50 à 60 ans, rassemblés sous l’œil vigilant de la police. Ils demandaient une augmentation de la « compensation mensuelle » qui leur est versée chaque mois du fait du décès de leur enfant unique. Alors que la Chine s’apprête à transformer sa politique de l’enfant unique en politique des deux enfants, tout aussi tyranniquement mise en œuvre avec les mêmes permis de grossesse et les mêmes sanctions pour les contrevenants, ils demandent que la nouvelle loi grave dans le marbre une substantielle revalorisation des paiements.
 

La déshérence sociale des parents qui ont perdu leur enfant unique en Chine

 
Une compensation financière ne remplace pas un enfant mort trop tôt, pas plus qu’un frère ou une sœur ne chasse ni ne compense la tragédie de sa perte. Mais on touche ici la cruauté d’un système étatisé de planification familiale, dans un pays où les personnes âgées dépendent sur leurs enfants pour prendre soin d’elles dans leur vieillesse.
 
Quand disparaît l’enfant « assurance sociale », il est logique de se retourner vers l’autorité qui vous a empêché d’en avoir plusieurs. C’est la logique du communisme, où le Parti est au fondement de tout.
 
En 2008, le gouvernement a commencé à verser des indemnités aux parents ayant perdu leur enfant unique dès que la mère atteint les 49 ans : 100 yuans par mois. Soit 14,75 euros. Pour les parents habitant en ville, ce montant est passé à 340 yuan dans les villes et à 170 dans les campagnes. Certaines villes plus prospères abondent l’allocation d’une somme qui peut atteindre jusqu’à 700 yuan.
 
Cette disparité est également dénoncée par les parents qui réclament un système national et unifié de compensation, et une aide gouvernementale pour les documents administratifs que les personnes âgées peinent à remplir lorsqu’elles n’ont pas un proche pour les aider.
 

Autres effets pervers de la politique de l’enfant unique en Chine : on en vient à appeler la Commission du planning familial au secours

 
On touche ici du doigt de nouveaux effets pervers du système. Ceux qui le dénoncent en essayant de trouver tant bien que mal des moyens de survie n’ont même pas voulu s’identifier, de peur d’incommoder le Parti communiste qui « supportent mal » toute remise en cause de son autorité.
 
Les parents qui se sont retrouvés mardi à Pékin se sont connus grâce aux réseaux sociaux. Ce n’est pas la première fois qu’ils ont entamé ce type de démarche : ils devaient même être reçus en août par les autorités de la Commission du planning familial mais la rencontre avait été annulée sans explication. Cette foi, cinq représentants des parents ont été autorisés à entrer dans le bâtiment qui abrite les services de la Commission, sans obtenir, semble-t-il, d’engagements concrets.
 
Reggie Littlejohn, de « Women’s rights without frontiers », signalait récemment sur LifeSiteNews que les fonctionnaires du Planning familial en Chine représentent une force d’un million de personnes – autant que l’armée de la Corée du Nord, la 6e armée du monde. Les exactions, intimidations, menaces, avortements forcés, et autres actes de terrorisme d’Etat de cette « police de la procréation » qui quadrille le territoire chinois dépassent l’entendement.
 

Anne Dolhein