Intelligence artificielle : un tiers des Canadiens feraient confiance à un patron-robot

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Une étude menée auprès de 2299 adultes canadiens indique que près d’un tiers d’entre eux feraient davantage confiance à l’intelligence artificielle pour les diriger plutôt qu’à un patron humain. Avec une prévalence légèrement plus importante chez les plus jeunes (31 % contre 26 % pour les plus âgés). Une différence qui s’explique, selon Nick Black, co-directeur d’Intension Consulting par le fait qu’ils ont grandi dans un environnement technologique. 34 % d’entre eux se verraient ainsi employés, 33 % évalués et 26 % dirigés par un programme informatique impartial.
 
D’après Nikolas Badminton, futurologue et expert sur l’avenir du travail « les gens perdent confiance dans le management humain, à juste titre. En qui auriez-vous plutôt confiance, en un être humain ayant des opinions et des préjugés personnels ou en une intelligence artificielle impartiale et équilibrée ? Ces résultats ne sont guère surprenants, et je m’attends à voir de tels systèmes installés dans les trois à cinq ans, avec une touche d’humanité et de créativité. »
 

Le patron-robot emporte la confiance des Canadiens

 
En cette époque de révolution technologique et de pression financière, les normes et règles qui gouvernent le monde du travail sont remises en question. Selon Black « les adultes canadiens veulent une plus grande flexibilité, et si les employeurs n’y répondent pas, beaucoup d’entre eux envisagent de travailler à leur propre compte ». Réflexion qui indique que le relatif engouement pour un management informatisé est peut-être plus un choix « par défaut » révélant un désir profond de faire bouger les lignes du management traditionnel, plutôt qu’une confiance aveugle dans l’intelligence artificielle…
 
Alors que les Canadiens sont déjà assez nombreux à rêver de ne plus travailler à heures fixes, toujours dans le même bureau, et qu’ils envisageraient volontiers le télétravail même depuis l’étranger, l’automatisation des fonctions de direction leur semble peut-être ouvrir une porte vers la liberté. Badminton s’attend à ce que cette flexibilité soit demain la nouvelle monnaie d’échange dans le monde du travail et il annonce : « Les systèmes de paiement du travail flexibles vont entrer en vigueur, administrés par des systèmes automatisés qui mesureront la production et non les heures investies. »
 
Mais tout cela laisse prévoir bien des dérives.
 

Des personnalités scientifiques mettent en garde contre l’Intelligence artificielle

 
Des chercheurs et responsables du monde scientifique tirent, du reste, la sonnette d’alarme. C’est le cas notamment d’Elon Musk, fondateur du programme Space X qui, de concert avec le physicien Stephen Hawking ou encore Bill Gates, craint que l’on n’arrive un jour prochain à une situation où l’homme serait dominé par l’intelligence artificielle, ne parvenant plus à la maîtriser. « Celle-ci doit être cantonnée à des tâches ingrates et subalternes, affirme-t-il, il nous faut être très prudent avec cela. L’intelligence artificielle est potentiellement plus dangereuse que le nucléaire. » D’où sa décision de se joindre à l’Open Philanthropy Project pour co-financer des recherches sur les protocoles et problèmes soulevés par le développement de systèmes d’armes autonomes.