Pékin militarise à outrance les Spartleys et la mer de Chine du Sud, annexées unilatéralement

Pékin militarise Spartleys mer Chine Sud
Les bateaux vietnamiens sont de plus en plus attaqués dans la mer de Chine méridionale.

 
Un rapport publié cette semaine par des organismes de renseignement international indique que la Chine communiste continue de construire des installations militaires sur les Spartleys, des îlots dont elle s’est emparée au mépris du droit international, et sur des îles artificielles. L’Asia Maritime Transparency Initiative et le Center for Strategic and International Studies (CSIS) ont mis à jour leurs informations sur le sujet jeudi, indiquant que la Chine vient de construire d’importantes installations de surveillance et de nouveaux équipements militaires. Ce rapport est illustré d’images satellitaires fournies par CSIS, qui identifient des constructions récentes sur trois îlots : Fiery Cross, Mischief et Subi Reefs. Sur le second apparaît l’amorce de ce qui pourrait être « un très vaste réseau d’antennes, probablement destiné à améliorer grandement les capacités de la Chine à gérer ses activités alentour ». Sur Fiery Cross, on distingue « des bunkers renforcés avec toits rétractables » qui pourraient servir de logement pour des missiles. Sur Subi Reef sont apparus un nouveau radar et du matériel de surveillance.
 

Les Spartleys sont des îles sous souveraineté historique du Vietnam et des Philippines

 
Les îles Spartleys sont des territoires historiques du Vietnam et des Philippines. Mais Pékin revendique sa souveraineté sur toute la mer de Chine du Sud, y compris des terres appartenant à ces deux pays mais aussi à la Malaisie, à Brunei, à Taïwan… Les nouveaux équipements de surveillance installés par Pékin pourraient poser un grave problème aux Philippines et au Vietnam, en particulier pour les plateformes pétrolières et les pêcheurs de ces pays qui arguent de leur souveraineté sur leurs eaux territoriales. En mars, la Chine a interdit aux Vietnamiens de pêcher dans les eaux des Paracels, autre archipel de mer de Chine du Sud, et a attaqué et coulé des bateaux vietnamiens à plusieurs occasions. En juin, le Vietnam et la Chine ont rompu un « accord amical de défense des frontières » en raison de la protestation de Pékin au sujet de la relance de recherches pétrolières par Hanoï en mer de Chine du Sud. Le Global Times, quotidien de propagande chinois, accuse le Vietnam de « violer la souveraineté de la Chine et ses droits maritimes ».
 
Outre les nouvelles installations construites sur les Spartley, le CSIS relève que la Chine paraît construire « de très importantes structures souterraines sur de nombreux récifs de la zone. Selon plusieurs experts, « Pékin peut de ce fait désormais déployer sur les Spartleys de nouveaux équipements, notamment des avions de combat et des lanceurs mobiles de missiles, à n’importe quel moment ».
 

La Cour arbitrale de La Haye a jugé que la Chine n’avait aucun droit de militariser les Spartleys

 
Notons qu’en juillet 2016, la cour arbitrale permanente de La Haye a jugé que la Chine n’avait aucun droit de construire des installations militaires sur les Spartley ou les Paracels et dans les territoires inclus dans « la ligne en langue de bœuf », cette zone de mer de Chine du Sud qu’elle revendique. Pékin s’obstine à ignorer la sentence et aucun pays voisin n’a osé relever militairement le défi. Cette semaine, la Chine a déployé des armes aériennes sur l’île de Hainan, près de la zone délimitée par cette « ligne en langue de bœuf ». Mercredi, l’armée populaire de libération a aussi lancé un nouveau navire de guerre « équipé d’armes anti-aériennes, anti-missiles et de torpilles », une unité « de nouvelle génération » qui devrait être accompagnée du lancement de sept autres, selon Reuters.
 

En Mer de Chine du Sud, Pékin déploie sa puissance militaire

 
Les Etats-Unis condamnent l’occupation des Spartleys par Pékin. John Mattis, secrétaire à la défense, s’en est encore ému début juin, demandant à la Chine de cesser de militariser des îles artificielles et de revendiquer des droit maritimes excessifs ». Réponse du porte-parole Hua Chunying : « La partie chinoise dénonce ces remarques irresponsables et manifeste sa forte contrariété et sa plus ferme opposition. Il relève de la plus totale souveraineté chinoise de déployer les équipements de défense nécessaires sur son propre territoire ».
 

Matthieu Lenoir