Le Forum économique mondial veut imposer la vision des scientifiques pour échapper au piège du court terme

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Faire peur : c’est toujours, au fond, la même rengaine. S’il est un organisme qui expose avec beaucoup de candeur, et aujourd’hui sans trop les cacher, les objectifs du globalisme, c’est le Forum économique mondial. Un récent article sur son site propose une réflexion sur le monde comme il va, où Feike Slijbesma, directeur exécutif de la société néerlandaise Royal DSM, met en garde contre la mentalité du « court terme ». Il propose que l’humanité fasse confiance aux scientifiques dont la vision plus globale pourra seule éviter les dangers auxquels la terre est confrontée. Histoire de faire accepter les changements fondamentaux qui sont en cours.
 
Son slogan pourrait être le résumé de celui du mondialisme, auquel sans aucun doute il souscrit : « Nul ne peut relever seul les défis d’aujourd’hui. Il n’y a pas d’arme miracle. » Un slogan en trompe-l’œil, cela va de soi, conçu à la fois pour affoler et pour séduire : l’objectif du mondialisme n’est pas de résoudre les problèmes de l’humanité, mais de soumettre celle-ci à une idéologie totalitaire dont les contours sont déjà si largement visibles.
 

Feike Slijbesma, de Royal DSM, reproche à l’humanité sa vision du court terme

 
Pour Feike Slijbesma, la science doit être le moteur de la mobilisation commune, d’autant qu’elle « peut améliorer le monde et le fait d’ailleurs déjà ». « Qu’il s’agisse du changement climatique ou de l’élimination de la faim et de la malnutrition, la science et la technologie ont un rôle clé à jouer », affirme l’industriel, ce qui laisse ouverte la question de savoir si le changement climatique est réel – mais de cela, tout le monde s’en moque.
 
Le dénominateur commun de ces problèmes, assure l’auteur, est qu’aucun d’entre eux ne peut être résolu par des solutions à court terme : « Le plus probablement, l’équilibre entre notre pensée et notre action est davantage focalisé sur le court terme et les gains à espérer au cours du prochain trimestre que sur les grands problèmes qui se posent à l’humanité sur le long terme. »
 
C’est le résultat, dit-il, de « l’évolution », qui a conduit nos cerveaux à s’occuper des « menaces et des problèmes immédiats ».
 
Et de citer le livre de l’universitaire et romancier Ronald Wright, Une très courte histoire du progrès – où l’auteur a analysé la chute des civilisations (comme celle des Iles de Pâques ou des hommes de Neandertal…) pour annoncer celle de la nôtre, qui aurait imprudemment confié à des hommes au fonctionnement cérébral fixé il y a 50.000 ans les « logiciels » du XXIe siècle. Une erreur vieille de milliers d’années qui englobe, on l’aura compris, l’expérience du christianisme qui marque l’avènement de sa chute… « Avec des résultats qui peuvent être catastrophiques », assure Slijbesma : celui-ci estime que l’humanité a perdu quatre décennies avant de prendre en compte le changement climatique.
 

Le Forum économique mondial veut qu’on écoute des scientifiques comme Paul Ehrlich

 
Il est sans doute caractéristique de cet homme qu’il en appelle à la réflexion et à la « science » d’un Paul Ehrlich, chéri des institutions mondialistes ; dont toutes les prédictions sur la surpopulation et la famine généralisée, proclamée dans les années 1970, se sont révélées totalement fausses. Le chantre du contrôle de la population en a appelé en 1989 à « un nouvel esprit capable de percevoir la calamité à long terme, qui arrive au ralenti ». Ehrlich n’a pas tort d’annoncer un avenir distant, cela lui évitera d’être démenti de manière trop visible ! En faisant la promotion de la « pensée probabiliste », il fait partie de ceux que Slijbesma estime capables de débusquer les jugements erronés et les préjugés cognitifs.
 
La pensée à long terme, avance l’industriel modèle mis en exergue par le Forum économique mondial, permettra seule de relever les défis de la quatrième révolution industrielle. Robotique et remplacement de l’homme par la technique doive être accueillis comme des bienfaits mais – dit-il en substance – comme personne ou presque n’est en mesure de saisir « la complexité de nos écosystèmes actuels » dans ce monde « interconnecté », « des bureaux de conseil indépendants, apportant leur richesse d’expérience et de perspectives, sont importants ».
 

La vision des scientifiques (agréés) permettra de transformer les menaces et chances

 
Paradoxalement, après avoir fait très peur, Slijbesma dénonce la logique de communication fondée sur le catastrophisme, pour recommander que l’on « embrasse les messages positifs et ambitieux capables de motiver d’importantes modifications du comportement ».
 
Oui, c’est bien l’homme qu’il s’agit de changer !
 
Ainsi faudrait-il présenter le changement climatique comme une « chance », écrit-il : « celle de changer l’économie, de nettoyer notre environnement et d’améliorer notre qualité de vie en général ». « Si le changement climatique avait été présenté de manière plus claire et positive, peut-être davantage de cerveaux se seraient-ils attelés à la tâche de résoudre cette question il y a des décennies », écrit Slijbesma – pour trouver des sources d’énergie alternatives par exemple. Sauf qu’il y a quelques décennies, on en était encore à annoncer la catastrophe du refroidissement climatique !
 

Le piège du court terme concurrencé par celui de la mémoire courte

 
« Cette même logique s’applique aux autres développements à long terme qui s’apprêtent à produire leurs effets sur nos sociétés, telles la robotique, les voitures sans chauffeur et l’économie du partage que l’on présente aujourd’hui comme des menaces plutôt que comme des chances. Si nous renversons la communication à propos de ces sujets, qui sait jusqu’où nous irons ? »
 
C’est bien cela : faire accepter comme des biens tout ce qui inquiète l’homme en décrivant ces menaces très réelles comme limitées au court terme.
 
C’est un messianisme sans doute, mais strictement matériel, et qui suppose avant tout l’oubli des croyances et des valeurs traditionnelles.
 

Anne Dolhein