COMEDIE Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l’existence ♠


 
Un pigeon perché sur branche philosophait sur l’existence est une comédie suédoise, au rythme lent et à l’humour noir. Le titre volontairement absurde renvoie à une petite scène secondaire du film. Deux hommes quinquagénaires logeant en foyer, dépressifs, à la vie passée et présente peu faciles, tentent de gagner leur vie comme représentants itinérants en farces et attrapes. Ils proposent des dents de vampires, des coussins qui rient et un masque très laid de vieil édenté. Les démonstrations sont évidemment drôles, avec des plaisantins professionnels tout sauf de joyeux lurons. L’idée n’est pas neuve et reprise de Droopy, le personnage de dessins animés de Tex Avery. Est-ce toutefois suffisant pour faire un film ?
 

Un pigeon perché sur branche philosophait sur l’existence : une lourde propagande gauchiste à fuir.

 
Peut-être pas. A ces deux protagonistes majeurs s’ajoute une galerie de personnages secondaires qui se croisent se recroisent de manière plus ou moins accidentelle. Il y a là la volonté de reconstituer un microcosme, une forme de Göteborg, grand port du Sud-Ouest de la Suède, fraternel et rêvé, qui ne correspond du reste en rien à la ville de naissance réelle du réalisateur. Certaines des tranches de vie plus ou moins absurdes proposées font sourire, d’autres ennuient voire agacent. Le réalisateur se livre à de multiples démonstrations de fausse-audace très convenues qui vont dans le sens du politiquement correct le plus outrancier. Ainsi, le roi Charles XII, héros national suédois, célébré par Voltaire, est ramené à un homosexuel fanfaron et ridicule… D’ailleurs le système se mord la queue, car on pourrait taxer ces scènes « d’homophobie »…Quant à la colonisation britannique en Afrique, du reste complètement hors-sujet, elle est représentée comme une entreprise de génocide sadique, usant d’improbables instruments de mise à mort collective… Un pigeon perché sur branche philosophait sur l’existence devient là très pénible.
 
Le spectateur assiste au massacre, dans la seconde partie du film, de l’indéniable potentiel comique, malgré ses limites, de la première. Faux-intellectualisme facile à suivre contrairement aux apparences, Un pigeon perché sur branche philosophait sur l’existence est le type même de l’œuvre de lourde propagande gauchiste à fuir.
 

Hector Jovien