Le Partido Popular d’Andalousie vote une proposition de loi de Podemos permettant aux mineurs de changer de sexe sans autorisation parentale

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Mercredi, le Partido Popular (PP) d’Andalousie, supposé de droite, a voté pour une proposition de loi régionale de la gauche populiste Podemos en faveur des « droits » LGBTI. Parmi les aspects les plus scandaleux de cette loi se trouve une disposition permettant aux mineurs de changer de sexe sans autorisation parentale – et pas seulement sur le papier. Si le texte est adopté, ils pourront accéder à un traitement hormonal sans que leur père ou leur mère puisse seulement donner un avis.
 
La proposition de loi de Podemos a été présentée à l’assemblée de la Junte d’Andalousie en même temps qu’une autre présenté par le parti socialiste espagnol. Le PSOE a omis de voter en faveur du texte élaboré par le parti de Pablo Iglesias, plus radical que le sien, qui a pour sa part bénéficié du vote favorable de tous les élus. En apportant leurs suffrages à la proposition Podemos, soutenue également par les « centristes » de Ciudadanos, les élus PP ont apporté la preuve qu’ils sont prêts à en faire plus que n’importe qui en matière de proclamation des droits LGBT.
 

Où le Partido Popular veut en faire plus que n’importe qui pour les « droits LGBTI »

 
Le lobby LGBT andalou était d’ailleurs fortement représenté dans la salle plénière de l’assemblée : à l’issue de la séance, les nombreux représentants de collectifs se sont fait photographier avec tous les responsables des groupes politiques représentés.
 
Le projet de Podemos prévoit notamment de réserver des emplois publics à des personnes transsexuelles. Et, dans le cadre de la lutte contre la « lgbtiphobie » (on n’arrête pas le progrès) il propose d’inverser la charge de la preuve en matière de plaintes pour conduite discriminatoire à l’égard de membres de la communauté LGBTI. C’est un grand classique, désormais, dans les législations « antiracistes » : celui qui est accusé d’un délit en cette matière doit apporter la preuve qu’il ne l’a pas commis. Autrement dit, il est présumé coupable.
 
S’il y avait deux propositions de loi, c’était que le PSOE et Podemos voulaient tous deux s’attirer les grâces des collectifs LGBTI d’Andalousie. Le PP a renchéri en montrant qu’il ne participait pas au boycott socialiste du texte de Podemos, pourtant « difficile à mettre en œuvre sur le plan légal » selon le PS.
 

En Andalousie, Podemos veut que les mineurs puissent changer de sexe sans autorisation parentale

 
 On a pu entendre ainsi le député du PP, Esperanza Oña, proclamer que la défense des droits du collectif LGBTI exige « un pas ferme qui sache s’éloigner des individualismes et de l’esprit de parti », ce dont le PS andalou se serait rendu coupable en n’adhérant pas au texte proposé par Podemos et élaboré par le lobby gay. Elle a même dénoncé le parti socialiste andalou pour avoir voulu « minimiser l’importance des collectifs ». Accusant le porte-voix socialiste de mensonge pour avoir dit que le PSOE d’Andalousie est le seul à porter la bannière de ces collectifs, Mme Oña a qualifié la loi proposée par Podemos de « meilleure, plus avancée, plus ambitieuse », sans émettre la moindre réserve ni annoncer si certaines parties de la loi seraient contestées par le PP au cours de la discussion article par article du texte. Elle a seulement assuré que le PP entend « soutenir la plus juste des deux, en tenant toujours compte de la volonté des collectifs ».
 

Le Partido Popular, de « droite », au secours de la lutte contre la “lgbtiphobie”

 
On a ensuite entendu l’élu socialiste Soledad Perez affirmer que la loi PS se voulait une norme « pour les Andalous et non pour le collectif LGBTI » où chacun s’engage à protéger les droits civils de tous. Au-delà de l’hypocrisie – la protection des « droits LGBT » passe nécessairement par la méconnaissance des droits de ceux qui contestent leur bien-fondé – il est amusant de constater que les socialistes ne se croient pas obligés d’en faire autant que la « droite » libérale.
 
Du côté de Podemos, le député Jesús Romero a indiqué que c’est en Andalousie que l’on enregistre le plus d’agressions à l’égard des LGBTI et que sa loi se veut « le marchepied vers la victoire définitive : l’extinction complète de la haine et des préjugés à l’égard de ces personnes ». Ces préjugés incluent, c’est bien évident, toute évaluation morale des actes homosexuels.
 

Anne Dolhein