Deux policiers assassinés à New York : silence radio en France

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« Ils ont pris l’un des nôtres… Prenons deux des leurs ! » Trois heures avant l’« exécution » de deux policiers à New York, samedi, le tireur noir Ismaaiyl Abdullah Brinsley, avait averti sur son compte Instagram qu’il allait passer à l’acte. « Ceci pourrait bien être mon dernier post… » Représailles pour la mort de Michael Brown, simple haine du flic, mise en œuvre sanglante d’un conflit racial entretenu par les médias : la motivation du crime était celle-ci, tuer pour tuer. Deux policiers newyorkais assassinés de sang-froid, c’est une attaque raciste qui ne fait pas les gros titres en France, on peut même parler d’un complet silence radio.
 
Les deux victimes – Wenjian Liu, 32 ans, marié en octobre dernier, et Rafael Ramos, 40 ans, un fils de 13 ans – étaient dans une voiture de police à l’arrêt dans le quartier Bedford-Stuyvesant de New York. Ismaaiyl Brinsley s’est approché. Il a fait quelques pas le long du véhicule. Puis il est revenu sur ses pas, tirant quatre fois à travers la vitre et atteignant mortellement les deux policiers par l’arrière. Il s’est enfui par une bouche de métro avant de se tirer une balle dans la tête sur le quai.
 

Tués de sang-froid parce qu’ils étaient policiers

 
Ces meurtres de sang-froid sont le fait d’un homme au casier judiciaire fourni : vols, port d’arme cachée et autres crimes et délits qui lui avaient valu des arrestations multiples depuis 2006. Membre d’un gang, il pratiquait aussi le rap et avait chanté sa haine du flic lors des récentes manifestations contre la police dans la foulée de la mort de Michael Brown. Le matin même de la tuerie il s’était introduit chez une ex-petite amie à Baltimore ; après une violente dispute, il avait sorti son arme et l’avait blessée au ventre. Les jours de la jeune femme ne seraient plus en danger.
 
Non content de s’être vanté sur Instagram de son projet d’abattre des policiers, sous le « hashtag » #ShootThePolice, Brinsley a pris à témoin deux passants, les invitant à aller voir sa page photos sur internet et disant : « Regardez ce que je vais faire ! »
 
Dans le car qui l’avait amené de Baltimore à New York, Brinsley avait mis en ligne d’autres menaces contre la police, pour « venger » les morts d’Eric Garner et Michael Brown.
 

Le silence de la presse française

 
Si la presse française a donné une très large couverture à ces morts de jeunes Noirs tués par des policiers blancs, la mort de deux policiers d’origine hispanique et asiatique n’a pas suscité le même intérêt en France et il semble même qu’elle soit passée totalement inaperçue.
 
Pourtant la police new-yorkaise s’attendait à une action de ce type et accuse le maire de New York Bill de Blasio de ne pas l’avoir soutenue après la décision de non-lieu qui avait fait suite à la mort d’Eric Gardner. La tension était grande. Dans la foulée de la tuerie de samedi matin, le New York Police Department a passé au peigne fin les messages sur les réseaux sociaux, trouvant effectivement des émules de Brinsley qui prônaient eux aussi la mise à mort des forces de l’ordre.
 
A telle enseigne qu’à la conférence de presse sur les événements, des membres de la police new-yorkaise ont tourné le dos à de Blasio… Le maire gauchiste de New York est connu pour avoir passé son voyage de noces à Cuba à l’époque où les sanctions américaines interdisaient aux citoyens des Etats-Unis de s’y rendre, et d’avoir travaillé pour les Sandinistes au Nicaragua au cours des années 1980.
 
Le manque de soutien public à l’égard des policiers face à des délinquants qui bénéficient de la sympathie médiatique en raison de leur couleur de peau alimente ces flambées de haine raciale que les familles de Michael Brown et d’Eric Gardner ont dénoncées, se désolidarisant du geste de Brinsley.