En Pologne, le fils du premier ministre Beata Szydło ordonné prêtre

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Le 27 mai dernier, en la cathédrale de Bielsko-Biała, dans le sud de la Pologne, 13 jeunes diacres recevaient l’ordination sacerdotale des mains de Mgr Roman Pindel, évêque du diocèse de Bielsko-Żywiec. Il n’y aurait rien eu d’inhabituel à cela dans un pays qui compte environ 500 nouveaux prêtres catholiques chaque année si ce n’était la présence, sur les bancs réservés aux parents, du premier ministre Beata Szydło et de son mari Edward, venus assister à l’ordination de l’un de leur deux fils, Tymoteusz (Timothée). Ordonné prêtre avec ses collègues du séminaire où il a étudié 6 ans, le père Tymoteusz, amateur de Chesterton, de promenades en montagne et de handball, avait passé sa dernière année de préparation au presbytérat à exercer la fonction de diacre dans une paroisse proche d’Auschwitz, dans la région de Cracovie. Il n’aime pas que l’on perçoive sa vocation de prêtre par le biais du rôle politique de sa mère, et il est réticent quand il s’agit de parler aux médias. Il a toutefois bien voulu s’exprimer pour l’hebdomadaire catholique Gość Niedzielny (GN) au lendemain de son ordination, après la célébration de sa première messe.
 

Le fils du premier ministre Beata Szydło reconnaissant de la foi en Jésus-Christ et du patriotisme polonais que lui ont transmis ses parents

 
L’abbé Tymoteusz reconnaît que depuis que sa mère est premier ministre, le contact avec elle est rendu plus difficile en raison de ses nombreuses obligations, mais que ce n’est en aucun cas ce qui définit leurs relations : « Ma mère est présente dans ma vie, elle me soutient et m’accompagne », a-t-il assuré à la journaliste de GN. « Je suis très reconnaissant pour les valeurs qui m’ont été transmises dans notre maison. (…) Il est certain qu’en plus de l’exemple de leur manière de vivre dans la foi, je leur dois ma conscience d’être Polonais. Cet élément patriotique a toujours été important chez nous ». Quant à sa vocation de prêtre, il reconnaît que ses parents n’ont pas toujours été très enthousiastes face à son choix, mais assure qu’ils l’ont toujours soutenu. « Je veux travailler comme n’importe quel prêtre. L’Eglise n’appartient à aucun parti et je n’ai pas l’intention de faire des déclarations politiques dans mes sermons. J’ai bien sûr mes convictions, mais je les garde pour moi », insiste toutefois l’abbé Szydło.
 

Premier ministre de la Pologne, Beata Szydło se dit heureuse et fière d’avoir un fils prêtre

 
Aujourd’hui, Beata Szydło se dit heureuse et fière, avec son mari, de la voie choisie par leur fils Tymoteusz, et lui souhaite que Dieu lui permette de rester toute sa vie fidèle à son sacerdoce. Interrogée elle aussi par l’hebdomadaire catholique, elle confirme de son côté que l’annonce par son fils, alors qu’il avait 19 ans, de sa volonté d’aller au séminaire avait été une surprise, même si Tymoteusz avait été servant d’autel depuis l’enfance et qu’il avait toujours attaché beaucoup d’importance au service liturgique : « Maintenant je sais que notre Seigneur Dieu a choisi Tymoteusz et nous devons le soutenir de toutes nos forces sur sa route qui est belle, mais aussi difficile et lourde de responsabilité. Je peux aussi dire que grâce à Tymoteusz notre famille s’est rapprochée de Dieu. C’est un don que nous avons reçu de Lui ».
 

Les gestes touchants du premier ministre hongrois Viktor Orbán et de son épouse

 
Interrogée sur les réactions des dirigeants politiques qu’elle rencontre en tant que premier ministre de la Pologne, Beata Szydło répond : « Viktor Orbán a eu un geste très gentil l’année dernière, après qu’il a été ordonné diacre : il a écrit une lettre à Tymoteusz. L’épouse de Viktor, avec qui j’ai discuté il y a deux semaines, m’a assurée, émue, de ses prières pour mon fils. Ce sont des gestes à la fois très touchants et importants ». Quant aux médias, les réactions selon le premier ministre varient entre bienveillance et recherche du sensationnel, mais le plus important, dit-elle, c’est que les médias respectent la vie privée de sa famille et de son fils qui souhaite se concentrer sur sa vocation de prêtre au service de Jésus-Christ. Ainsi qu’il le dit lui-même, « quoi que l’on fasse à un moment donné, on reste toujours prêtre, que ce soit dans le confessionnal ou pendant l’homélie, et le fondement, c’est le fait d’être avec le Christ, d’être envoyé par le Christ ».
 
L’abbé Tymoteusz célébrera une première messe dans la forme extraordinaire le soir de la Pentecôte en l’église de Sainte-Croix de Cracovie, desservie par la Fraternité Saint-Pierre.
 

Olivier Bault