Première victoire du FN dans le Doubs

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C’était dimanche. Le Front National a largement remporté le premier tour de l’élection législative partielle du Doubs. Dans l’ancien fief socialiste de Moscovici, le FN s’est consolidé dans cette victoire à 32,6%, soit près de neuf points supplémentaires par rapport à 2012. Le PS, lui, porté par Frédéric Barbier, s’est effondré de douze point, à 28,85%. Tandis que l’UMP a été rayée de la course avec 26,54% – rappelons le bon mot de son candidat Charles Demouge qui expliquait sur BFMTV que, dans cette circonscription, « ce sont les bons petits blonds qui m’emmerdent et pas les gens qui viennent de l’immigration »… Ça ne lui a visiblement pas réussi.
 
Un « désastre électoral » pour beaucoup, dans une circonscription où le PS est sortant depuis 2007. Manuel Valls a immédiatement appelé lundi la droite au « rassemblement » autour du candidat socialiste – qui ne devançait le candidat UMP que de deux points. « C’est l’unité des républicains qui doit prévaloir, qui doit s’imposer ». « La gauche a toujours été claire » quand un deuxième tour opposait la droite au Front national, a-t-il rappelé. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a exigé (!) « une position sans ambiguïté » de la part de l’UMP, dont le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a demandé officiellement le soutien.
 

La victoire du FN met l’UMP au pied du mur

 
Embarrassée, l’UMP se raccroche à son « ni-ni », imposé depuis les cantonales de 2011 par Nicolas Sarkozy et plébiscité aujourd’hui par deux tiers de ses électeurs. Ni le FN, ni le PS. L’ex-ministre de l’Education nationale Luc Chatel affirme : « le Front national n’est pas une voie, mais le front républicain n’en est pas une autre ». Nonobstant, ce qu’on appelle désormais « l’esprit du 11 janvier », cette magnifique récupération de la gauche au pouvoir prenant sous son aile tous les partis de France hormis le FN, a mis des chaînes aux pieds du parti l’opposition. Les adeptes du « front républicain », peut-être moins nombreux, sont plus loquaces, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente du parti, qui a dit qu’elle voterait à titre personnel pour le PS.
 
Un, surtout, sème le trouble : Alain Juppé, qui vient de prendre position sur son blog en appelant à « faire barrage au FN », « notre principal adversaire politique » : « je ne m’abstiendrais pas, je voterais pour le candidat qui l’affronte, c’est-à-dire le candidat PS ». Lui qui, en 1990, excluait un membre du RPR pour l’exacte même raison, et disait préférer le vote blanc, encore, en 2013, approfondit l’inéluctable évolution du système.
 

Doubs révélateur…

 
Sarkozy est donc attendu au tournant qui doit présenter ce mardi soir la « consigne » de vote, s’il y en a une. Une seule certitude : « jamais de vote FN ». C’est l’unique ligne non controversée, l’unique mot d’ordre jamais trahi. Le clivage n’est décidément pas entre la « gauche » et la « droite », entre le PS et l’UMP.
 
Si le Front Républicain doit sauver la République du péril de « l’extrême-droite », le « ni-ni » sauvera-t-il l’UMP ? Il pourrait à terme l’enterrer. Non parce qu’il montre le refus de s’allier avec la gauche – refus politique et non fondamental puisqu’ils participent de la même idéologie – mais bien parce qu’il confirme la totale impossibilité de faire jamais alliance avec le FN. L’UMPS, le système mondialiste – et maçonnique –, le système qui fait échec mais qui domine, est dévoilé dans tous les cas.
 
Les électeurs le perçoivent-ils tous ?! Selon les statistiques des prévisions de report de voix, deux électeurs UMP sur trois souhaitent que le parti ne donne pas de consignes ; un sur deux s’abstiendra, un sur cinq votera PS et un sur trois FN. Point encore…