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Prostitution : une loi trafiquée


 

Le gouvernement français soumet à l’Assemblée nationale un projet de loi « contre la prostitution » contradictoire et hypocrite qui soulève plus de questions qu’il n’en résout. De leur côté les opposants à la loi ne posent pas la question centrale : le « plus vieux métier du monde » n’est pas un métier « comme les autres ».
La prostitution est une activité nocive, elle transforme le corps humain en marchandise. Deux choix sont possibles, la tolérance ou l’abolitionnisme. Soit on la tient pour socialement inévitable, c’est la position traditionnelle, et on l’encadre. Soit on prétend l’éradiquer. Ainsi l’URSS s’était-elle vantée de sa disparition, purement nominale bien sûr. La convention de New York de l’ONU est sur cette ligne, qu’ont commencé à mettre en pratique la Suède, l’Islande et la Norvège. L’an dernier, Najat Vallaud-Belkacem et le ministre de l’Intérieur belge, Joëlle Miquet, ont tenu conférence à Bruxelles pour faire évoluer le droit dans ce sens. Le projet actuel manque cependant d’assise philosophique. Le gouvernement ne lutte pas contre les MST, puisqu’il laisse par idéologie proliférer le Sida. Ni contre l’exploitation de la femme, puisque rien ne concerne vraiment les proxénètes, et que le seul volet qui pouvait les gêner, le contrôle de certains sites internet, a été retoqué après avis négatif du Conseil national du numérique. En fait il consiste à confondre la loi et la morale, ce qui surprend chez un gouvernement laïque – une morale qui ne se fonde sur nulle métaphysique ni nulle théologie. C’est une nouvelle avancée de l’humanitarisme planétaire, visant à donner mauvaise conscience aux mâles hétérosexuels.