COMEDIE Radin ♠


 
Radin est, comme le nom l’indique, une comédie sur le thème d’un personnage qui pousse le sens de l’économie jusqu’au pathologique ou à l’absurde. Molière a pu amuser en son temps avec l’Avare. Le problème est que les scénaristes des comédies françaises d’aujourd’hui sont très loin du niveau de l’écrivain et comédien de Louis XIV. De même l’acteur principal, Dany Boon, vedette du cinéma français actuel, n’a selon nous jamais montré de grand talent jusqu’ici ; on est très loin de Louis de Funès, qui avait remarquablement interprété au cinéma la pièce de Molière (1980).
 

Radin : poussif, nul et vulgaire

 
Le scénario original propose les mésaventures d’un musicien, Radin maniaque, qui vit absolument seul dans le pavillon hérité de ses défunts parents. Sans amis, sans famille, avec pour seul confident forcé son banquier, il est presque heureux malgré tout. Cette quiétude est plus que perturbée par l’intérêt qu’une des nouvelles collègues de l’orchestre porte à ce premier violon. En outre, à ce moment, une grande fille inconnue apparaît dans sa vie, tenant à faire sa connaissance. Il nie la possibilité de cette parenté, puis l’admet, en pestant contre sa manie d’user d’articles périmés, gratuits de ce fait, y compris comme instruments de contraception…Cet épisode indique le niveau de l’ensemble, qui peine à s’élever. Quelques sketchs plus ou moins manqués sont assemblés laborieusement. Seule amuse vraiment la scène des Quatre Saisons de Vivaldi jouées intégralement en 12 minutes, sous la pression d’un premier violon très pressé, qui impose son rythme fou à l’orchestre. On sourit au plus à d’autres scènes, comme celle du supermarché, où le Radin réussit l’impossible, à rassembler les conditions nécessaires et suffisantes pour bénéficier des réductions proposées avec les tickets de caisse précédents. Mais les sketchs sont le plus souvent très poussifs, sinon nuls et vulgaires.
 
Même s’il s’agit évidemment d’une farce, le spectateur de bonne volonté de Radin ne croit pas un seul instant à cette histoire outrée. Un si répugnant personnage ferait du reste évidemment fuir tout le monde, et ne saurait se transformer pour les besoins d’un épilogue heureux, obligatoire et totalement illogique.
 

Hector JOVIEN

 
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