Rapport du Conseil d’orientation des retraites : baisse des retraites à l’horizon 2040

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Le niveau de vie des retraités français, qui se trouve être, aujourd’hui, en moyenne légèrement supérieur à celui des actifs, sera moins élevé à l’horizon 2040 et continuera ensuite à se dégrader. Tel est le résultat du rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites, qui a été rendu public jeudi. Il vient confirmer, chiffres à l’appui, un sentiment, et même une inquiétude, déjà largement répandus dans la population française : la retraite ne sera bientôt plus que peau de chagrin.
 

Le rapport indépendant du Conseil d’orientation des retraites

 
Le Conseil d’orientation des retraites, instance indépendante d’expertise et de concertation créée il y a quinze ans, a donc rendu jeudi un rapport dont l’importance, cette année, n’échappera à personne, tant il touche à un sujet sensible dans notre société : celui de la retraite. Selon cette analyse, celle-ci serait donc amenée sinon à baisser, du moins à ne pas se bonifier à un rythme suffisant pour permettre ainsi à ceux qui atteindront l’heure de la retraite dans les vingt prochaines années de bénéficier d’un niveau de vie équivalent à celui de leurs actuels devanciers. Il est heureux, en définitive, que les actifs actuels soient dorénavant amenés à prendre leur retraite plus tardivement que leurs aînés…
 

Retraite et peau de chagrin

 
Quoi qu’il en soit, cette petite nuance entre niveau de retraite et niveau de vie permet au conseil, tout en reconnaissant effectivement que le retraité vivra moins bien à l’horizon 2040, d’assurer que les jeunes générations actuelles ne seront pas sacrifiées. Un propos flou, pour le moins. Il faudrait préciser ce que l’on entend par sacrifice ; voire le chiffrer…
 
Des chiffres, le conseil en publie un certain nombre, qui prouvent cette tendance à la diminution. Si, « au cours des dernières années, la pension moyenne des retraités a augmenté plus vite que le revenu d’activité moyen », ce ne devrait donc plus être, progressivement, le cas. Pour l’heure, en se fondant sur l’année 2012 comme référence, les rédacteurs du rapport notent que la pension nette moyenne des retraités représente 65,1% du revenu d’activité net moyen des actifs. En précisant que la pension n’est souvent qu’une composante du revenu des retraités. Dès lors, le niveau de vie moyen des retraités représentait à cette date 102,6% de celui de l’ensemble de la population.
 

La baisse à l’horizon 2040

 
Selon leurs calculs, le niveau de vie devrait cependant choir rapidement dans les vint années à venir, pour osciller entre 82% et 94% de celui des actifs en 2040, et entre 73% et 92% en 2060.
 
Pour revenir à l’équilibre, le conseil estime qu’il faudrait arriver à 1,5% de croissance de la productivité du travail, tout en réduisant le taux de chômage à 4,5%… On en est loin !
 
On peut certes multiplier les conseils, et projeter des chiffres – de croissance notamment – pour les années et les décennies à venir, la réalité n’en revient pas moins à ceci : les gens n’ont pas confiance dans le système actuel des retraites, au point que près de deux Français sur trois estiment nécessaire de la prévoir par eux-mêmes en économisant. Un tien vaut mieux que deux tu l’auras… Le bas de laine, il n’y a que ça de vrai.
 
Et, de fait, quand il faut compter non plus sur le rendement de son propre travail pour payer sa retraite, mais sur celui de ses enfants, voire de ses petits-enfants – constat qui, au passage, pose une nouvelle fois la question d’une politique de la natalité… – il ne faut pas avoir fait de hautes études pour comprendre que, pas plus en économie qu’en sport, le grand écart est un exercice facile.
 
François le Luc