Fin du conflit entre le Vatican et les religieuses américaines accusées de ne pas respecter la doctrine

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Le pape François vient de recevoir au Vatican huit membres de l’association qui regroupe la plupart des Supérieures majeures des Etats Unis (LCWR), venues remettre un rapport conjoint sur la mise en œuvre des directives qui leur avaient été données par le Vatican il y a trois ans. Le bras de fer entre le Vatican et les religieuses américaines se termine donc de manière totalement inattendue puisque la mise sous tutelle devait durer encore deux ans… Nouveau signe de la « souplesse » du pape François sur les questions doctrinales et morales ?
 

En 2012, le Vatican reprochait aux religieuses américaines de ne pas respecter la doctrine catholique

 
En 2012, la Congrégation pour la doctrine de la Foi avait condamné à deux reprises des prises de position en vogue dans certaines congrégations féminines aux Etats-Unis. En cause, un enseignement non catholique sur les questions de morale sexuelle, de bioéthique ou sur la place des femmes dans l’Eglise.
 
Le Vatican avait publié une sévère critique de cette association qui représente 80% des 57.000 religieuses américaines. Elle avait déjà subi des mises en garde en 1992 et en 2001.
 

Les raisons doctrinales du conflit

 
Un rapport avait alors été rendu par la Congrégation pour la doctrine de la Foi, reprochant aux religieuses de ne pas promouvoir « l’enseignement de l’Eglise sur les questions de sexualité et de famille », notamment sur l’ordination des femmes et sur l’homosexualité. Le Vatican avait également reproché aux sœurs américaines leur silence sur l’avortement et l’euthanasie, de même que leur opposition publique aux évêques américains qui avaient lutté contre la réforme de santé de l’administration Obama généralisant le remboursement de la contraception et de l’avortement.
 

Les religieuses américaines mises sous tutelle par le Vatican pour clarifier leurs positions non-catholiques

 
La LCWR avait été mise sous tutelle et reçu un mandat de réforme. Pendant trois ans, les deux parties ont travaillé ensemble à la révision des statuts de l’association des religieuses américaines, à ses publications, aux programmes des assemblées générales et au choix des rapporteurs et des porte-paroles.
 
Après plusieurs mois de tensions, le rapport final a été signé par trois évêques des Etats-Unis chargés par le Vatican de superviser l’application des directives du Saint-Siège, et par trois religieuses américaines membres de la LCWR.
 
Le cardinal Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, s’est dit convaincu que la « Conférence de direction des religieuses » saura désormais favoriser, conformément à sa mission, une vision de la vie religieuse centrée sur la personne de Jésus Christ et enracinée dans la tradition de l’Église. Les religieuses ont salué, de leur côté, la fin de ce bras de fer.
 
« Nous avons appris, écrit sœur Sharon Holland, présidente de la LCWR, que ce que nous partageons est beaucoup plus important que nos différences ».
 
Les différences étaient pourtant de taille.
 

Béatrice Romée