Reliques aux enchères en Normandie

Reliques aux enchères en Normandie

Le premier mars, 590 lots provenant d’une « collection rouennaise » de vases sacrés, d’objets et de vêtements liturgiques et… de saintes reliques sont mis en vente à Alençon par l’intermédiaire d’un commissaire-priseur. Des reliques aux enchères, c’est un signe des temps.
 
Un cas analogue avait eu lieu dans cette même ville en 2008, ce qui avait provoqué une mise au point de l’évêque.
 
D’abord du point de vue de la morale chrétienne, qui tient la cession à prix d’argent d’un bien spirituel pour un péché grave, la simonie.
Ensuite du point de vue juridique : le canon 1190 du Code de droit canonique stipule qu’il est « absolument interdit de vendre des saintes reliques ».

 

Des religieuses vendeuses ?

En 2008, alors que deux reliquaires contenant des « reliques de la vraie Croix » étaient mis en vente, monseigneur Robert le Gall, archevêque de Toulouse et président de la commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle avait rédigé un communiqué officiel pour appeler au « discernement et à la prudence dans l’aliénation d’objets sacrés ».
Ces objets sont parfois vendus par des particuliers, d’autres fois par des congrégations religieuses, notamment féminines, comme le laisse penser une mise au point rédigée par l’évêque d’Alençon adressée … aux religieuses !
Le problème vient ici de ces congrégations vieillissantes sans jeunes vocations qui sont contraintes de fermer leurs maisons et décident alors de vendre leurs objets. Il existe pourtant dans chaque diocèse un dépôt d’art sacré dont la vocation est d’accueillir ce patrimoine.

 

Les pillages en forte hausse

Cela permet à l’Eglise notamment de veiller sur les trésors en sa possession et d’éviter le vol.
Le marché de l’art sacré en effet important, les amateurs nombreux. Les pillages ont triplés depuis 2007. Notamment parce que ces objets d’art étaient protégés par leur seul caractère sacré : dans une société déchristianisée, cette protection n’existe plus. Si l’on peut mettre des reliques aux enchères et les voler, c’est qu’elles ne signifient plus rien pour la plupart des gens – à l’exception peut-être, paradoxalement, de ceux qui les achètent·