WESTERN The Revenant ♠


 
The Revenant narre les aventure d’un guide de trappeurs américains donné plusieurs fois pour mort, d’où ce surnom de revenant. Le film se rattache sans aucun doute au genre du western, et à la veine typique du western des années 1990. Si l’on retrouve quelques ingrédients de base du western triomphant des années 1940-50, avec ses décors typiques, son histoire centrale souvent simple centrée sur une vengeance, le film retourne les clichés héroïques pour faire des colonisateurs européens des criminels absolument odieux, et des Amérindiens de pures et innocentes victimes. En outre, le spectateur trouve vite le temps long, aucun raffinement scénaristique ne justifiant le très long format.
 
Certes les Amérindiens étaient là avant les Européens, et il y a eu localement quelques massacres de civils amérindiens moralement indéfendables, mais il y a dans The Revenant un véritable matraquage de propagande peu finement avancée, présentant les Européens comme des génocidaires délibérés, sadiques, et, évidemment, violeurs. Ainsi se conduiraient parfois des migrants ? Pour les Européens au XIXème siècle, il est donc recommandé de le dire… Le racisme outrancier dont font preuve les personnages blancs sonne faux ; il paraît emprunté encore aux personnages de « nazis » vus par Hollywood, approche peu pertinente pour un western. Le héros est lui un antiraciste convaincu, père d’un enfant métis, assassiné par un raciste abominable. L’assassin raciste est le seul personnage invoquant régulièrement Dieu et la Providence. La propagande est tout de même fort indigeste à ce degré.
 

The Revenant : une des pires composition de di Caprio

 
Quant au revenant lui-même, il fait preuve d’une capacité à revenir de la mort tout à fait excessive… Il survit à tout : chutes vertigineuses avec ou sans cascades, coups de couteaux et blessures par balles, plaies infectées, etc. Le revenant est donc à situer entre Rambo, largement battu, mais dont la grande inspiration est perceptible notamment en une scène d’auto-chirurgie virile, et Terminator, le monstre robot du futur indestructible. Si M. di Caprio est un acteur qui aurait à notre avis mérité plus d’une fois de recevoir un oscar, ce n’est certainement pas pour ce rôle-là, qui restera comme l’une de ses pires compositions.
 
Le cadre historique et géographique s’avère en outre des plus fantaisistes, et totalement invraisemblable pour qui à quelques connaissances sur l’Amérique du XIXème siècle. Les paysages des forêts montagneuses du Canada – lieu du tournage – sont toutefois beaux, et c’est bien là la seule qualité du film. Ainsi, The Revenant est typiquement un naufrage cinématographique.
 

Hector Jovien

 
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