Richard Ferrand fait des affaires avec son fils et sa femme :
le parquet financier incompétent

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Avant d’être ministre de Macron, Richard Ferrand parlementaire a employé son fils et Richard Ferrand directeur des Mutuelles du Mans a enrichi sa femme. Mais le parquet financier, saisi, a décidé de ne pas poursuivre ces affaires, se déclarant incompétent.
 
Richard Ferrand a employé son fils quand il était parlementaire, en 2014 pendant plusieurs mois. Rien à voir avec Fillon et sa femme Pénélope. Ferrand est macronien « d’une probité exceptionnelle », il n’est pas châtelain dans la Sarthe, mais député socialiste de « centre Bretagne », comme on dit à son cabinet. C’est une région sauvage et déshéritée où il faut se battre pour trouver un collaborateur : « Ce n’est pas simple de trouver un jeune, volontaire, pour travailler cinq mois, qui sait lire et écrire correctement, aller sur internet ». Dame non !
 

Richard Ferrand fait faire des affaires à sa femme

 
En 2011, alors qu’il était directeur général des mutuelles du Mans, Richard Ferrand a eu l’idée judicieuse, de l’avis de tous ses subordonnés, d’installer un centre de soins géré par son entreprise dans des locaux que lui louait sa femme. Montant annuel du loyer : 42.000 euros. Détail, la SCI qui loue, la SACA, n’est pas encore constituée, pas plus qu’elle n’est propriétaire du lieu qu’elle loue. Ce n’est que forte de la décision des Mutuelles du Mans que Sandrine Doucen, épouse de Richard Ferrand, enregistre avec un ami de Richard Ferrand la SACA, au capital de 100 euros pour cent parts, 99 pour elles, 1 pour l’ami. Elle achète ensuite les locaux destinés au centre de soins sans apport personnel, avec un emprunt d’un peu plus de quatre cent mille euros qui couvre le prix d’achat plus les frais de notaire. Cet emprunt sera intégralement remboursé par les loyers. En prime, les lieux seront entièrement rénovés, sans contrepartie, aux frais des Mutuelles, pour un montant de 184.000 euros. En somme, madame Doucen s’est acheté un immeuble valant environ 600.000 euros pour 100 euros grâce à la décision qu’a fait entériner son époux par le conseil d’administration des Mutuelles du Mans. Un bel enrichissement personnel pour la famille de Richard Ferrand.
 

Ni Bayrou ni le parquet financiers ne se sentent concernés

 
L’honnête François Bayrou, qui prépare une loi sur la moralisation de la vie politique qu’il a toujours appelée de ses vœux, n’a rien trouvé à redire à cette opération, sans doute séduit par son élégante simplicité. Richard Ferrand lui-même, loin de démentir les faits, s’en est vanté : « C’était la solution la moins chère ». Son cabinet a fait savoir qu’il avait été un gestionnaire avisé des Mutuelles du Mans, efficace en termes d’emploi. Le montage qu’il a imaginé pour l’occasion « n’a rien d’illégal », et, selon Richard Ferrand, « tout le monde savait que cette SCI était la propriété de (sa) compagne ». Sans doute Michel Buriens, président des Mutuelles du Mans à l’époque n’en a-t-il gardé « aucun souvenir », mais ce n’est qu’un détail.
 

Le parquet financier incompétent devant l’argent privé

 
L’un des porte-parole de la République en marche, Benjamin Griveaux, a d’ailleurs pleinement rassuré les inquiets par une subtile distinction : « La moralisation de la vie publique concerne l’argent public. Là, c’était de l’argent privé ». Imparable. C’était déjà, d’ailleurs, l’opinion et la pratique de Jérôme Cahuzac. Si vous n’escroquez que des privés, vous serez un irréprochable serviteur de la république. Et c’est aussi pourquoi le parquet financier, uniquement composé de probes socialistes et d’amis du président Macron, a refusé de diligenter une enquête sur l’affaire, s’estimant « incompétent ». La république est vraiment en marche vers des sommets d’hypocrisie moralisatrice et de copinage financier.
 

Pauline Mille