Fantastique Rio 2096 :
une histoire d’amour et de furie ♠


 
Rio 2096 : une histoire d’amour et de furie est un film fantastique brésilien, plus précisément un dessin animé en images de synthèse. A ce titre, il constitue un objet extrêmement rare proposé au public français ; dans toute la mesure du possible, il est à voir en portugais – et ce portugais si spécifique du Brésil – bien sûr. La sortie du film précisément au moment des Jeux Olympiques de Rio est évidemment tout sauf un hasard. Si les distributeurs ont espéré bénéficier d’un moment de curiosité spécifique en France, le film n’évoque en rien les compétitions sportives. On ne s’en plaindra pas.
 

Rio 2096 : une histoire d’amour et de furie agace terriblement par son marxisme dualiste

 
Le sujet annoncé est étrange : le sous-titre précise bien qu’il est question d’amour, soit l’amour d’un homme et d’une femme, et de fureurs, c’est-à-dire en fait de luttes armées. Du XVIème siècle, soit le début de la colonisation du Brésil par les Portugais, à l’avenir – en 2091 précisément-, un couple très amoureux d’un homme et d’une femme ne cessent de se rencontrer, se retrouver et s’aimer, en empruntant certes des corps différents. Toutefois, il s’agit toujours ou de corps d’opprimés, ou supposés tels, ou de leurs partisans, dans la bourgeoisie blanche engagée très à gauche dans les années 1970. En soi, une telle fresque permettrait au public français d’avoir une vision de l’histoire du Brésil, à peu près ignorée dans notre pays. Le problème est qu’il s’agit d’une histoire exclusivement marxiste. Ainsi, sont présentés cinq siècles de lutte des classes, et ce sans aucune nuance ou complexité. Il y a eu certainement des inégalités sociales trop fortes, moult injustices tout au long de l’histoire du Brésil…Mais ce dualisme communiste simpliste de Rio 2096 : une histoire d’amour et de fureur, opposant oppresseurs, blancs, absolument infâmes, et victimes ou révoltés, dans leur grande masse de couleur, agace terriblement pour qui ne croit pas à la dialectique de l’Histoire de Karl Marx.
 

Hector JOVIEN

 
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