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Les vieux Américains se rebellent. Sécession du Maryland occidental


A moins de cent cinquante kilomètres de la capitale fédérale, Washington, des habitants des petits contés ruraux du Maryland veulent faire sécession pour créer un nouvel Etat américain, le cinquante-et-unième. Derrière ce qui peut paraître un canular se dessine un problème mondial, la crise de la démocratie élective, la déconnection des élites dirigeantes.
On ne se souvient pas que le Maryland doit son nom à Henriette Marie de France, fille d’Henri IV et femme du roi d’Angleterre Charles premier. Il faut dire que les choses ont bien changé depuis, et cet Etat grand comme la Belgique compte cinq millions huit cent mille habitants dont plus des quatre cinquièmes sont concentrés dans quelques contés urbains proches de Baltimore et de Washington, qui se situe juste de l’autre côté de la frontière de l’Etat. Mais les contés excentrés à l’ouest, Garrett et Allégany, ne comptent ensemble qu’une centaine de milliers d’âmes, paysans pour la plupart. Rien ne relie les deux types de populations, ni l’âge, ni la culture, ni les intérêts économique, ni les mœurs. Les candidats à la sécession professent un conservatisme à la fois économique et sociétal qui les place aux antipodes du politiquement correct. Pour les nouvelles élites citadines, ce sont des fossiles vivants de l’évolution sociale, voués à la marginalisation puis à la disparition. Ils n’ont aucun moyen de se faire entendre dans le système électoral tel qu’il est. Au même moment où elles proclament, à propos des LGBT notamment, que la majorité ne doit pas brimer la minorité, les élites au pouvoir, dénient à ce type de majorité tout droit politique concret. Sans doute les bouseux du Maryland n’ont-ils de lobby ni à l’ONU ni à Washington !