Quelle tutelle de l’Etat sur EADS ?
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La direction du groupe aéronautique et spatial européen, dont dépendent Airbus, Eurocopter et Arianespace, annonce son intention de licencier du personnel. Le ministre du travail et de l’emploi, Michel Sapin juge cela « inadmissible » étant donné les bénéfices de l’entreprise. Cela pose la question : quelle tutelle de l’Etat sur EADS est-elle adéquate ?
Il est vrai que l’entreprise, qui affichait en 2012 un bénéfice net avant impôt de 2,1 milliards d’euros pour un chiffre d’affaire de 56,4 milliards et 140.000 salariés, gagne de l’argent. Aussi peut-on comprendre que le ministre s’inquiète du sort des employés, puisque l’état français est, avec l’Allemagne, le plus gros actionnaire (à hauteur respectivement de 11 et 10 %). Mais le géant européen connaît de réelles difficultés de restructuration à cause de la baisse des marchés militaires : au lieu de lancer des injonctions quant à la gestion du personnel, le gouvernement ferait mieux d’exercer ses responsabilités en matière d’armement.

Indépendance nationale d’abord

L’acronyme anglais EADS signifie European Aeronautic Defence and Space Company, les industries de défense entrent donc dans les attributions de l’entreprise. Le gouvernement français (comme ses homologues européens) réduit aujourd’hui ses budgets militaires alors que les dépenses américains en la matière représentent plus de quarante cinq pour cent du total mondial, et que la Chine et la Russie, à un beaucoup plus bas niveau, réarment. Cette réduction est en contradiction avec les ambitions de la France en politique étrangère. La tutelle de l’Etat sur EADS doit s’exercer en faveur de l’indépendance nationale, non pour satisfaire une quelconque démagogie socialiste.