Hugo de Jonge, élu municipal de Rotterdam, veut la contraception obligatoire pour les « femmes incompétentes »

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Cette information relevée par Yves Daoudal sous le titre « Le nazi de Rotterdam » mérite qu’on s’y attarde un peu. Hugo de Jonge, veut obliger judiciairement les femmes « incompétentes », jugées incapables d’avoir et d’élever un enfant, à avoir recours à une contraception de longue durée. L’affaire a provoqué un tollé aux Pays-Bas. Au cours de micros-trottoirs portant sur le sujet les interrogés parlent de Hitler ; au sein du conseil municipal de Rotterdam – dirigé, faut-il le rappeler, par le maire d’origine marocaine Ahmed Aboutaleb – les partis verts et libéraux exigent un débat au nom de la liberté des citoyens.
 
Car oui, c’est un échevin supposé de droite, et qui appartient même au parti chrétien-démocrate néerlandais, CDA, qui a proposé cette mesure, revenant à la charge après d’autres tentatives… avortées par le passé. L’élue « Leefbaar Rotterdam » – le parti lié au populiste naguère assassiné Pim Fortuyn – est-elle aussi favorable à ce que l’on stérilise de force, fût-ce temporairement, des femmes toxicomanes, atteintes sur le plan psychique ou SDF, et l’a proposé l’an dernier. Une autre élue CDA applaudit des deux mains : « C’est bien de mettre cela sur la table. J’ai toujours été contre la contraception obligatoire, jusqu’au jour où j’ai commencé à travailler dans la protection de l’enfance. »
 

De la contraception obligatoire à l’eugénisme d’Etat : ce serait un premier pas

 
Hugo de Jonge lui-même ne craint pas de dire que c’est un droit de l’enfant de ne pas naître et qu’il s’agit là d’une manière de le protéger face à ses parents. « Il faut toujours mettre les intérêts de l’enfant avant ceux des parents », ose-t-il. On a la tête qui tourne un peu.
 
Il évoque notamment le cas d’enfants conçus par des femmes à la santé si délabrée par la drogue ou d’autres formes d’addiction qu’ils naissent avec de graves défauts. Où l’on comprend que son point de vue est fortement teinté d’eugénisme, puisque de toute manière, lorsque les mères de ces enfants-là ne sont manifestement pas en état de s’occuper de leur progéniture, il est possible de placer celle-ci sous la tutelle de l’État. Et ce dès avant la fin de la grossesse – preuve, s’il en fallait une, que l’enfant à naître est un être à protéger. Aux Pays-Bas, quelque 250 enfants par an sont ainsi l’objet de mesures de protection anténatales. On aimerait qu’il en aille de même pour ceux que menace l’avortement !
 
La proposition de Hugo de Jonge consiste à faire adopter la mesure à Rotterdam, où environ 400 femmes pourraient être aujourd’hui concernées par une campagne qui met d’abord l’accent sur la contraception volontaire mais qui pourrait aboutir à l’installation forcée de dispositifs intra-utérins ou de contraceptifs de longue durée sous-cutanés chez une dizaine ou une vingtaine de femmes réfractaires, si l’accord se fait autour de la proposition. Il souhaite d’ailleurs voir celle-ci portée au niveau national pour faire son entrée dans la législation des Pays-Bas.
 

Les femmes incompétentes dans le collimateur de Hugo de Jonge

 
Pour l’heure, nombre de villes aux Pays-Bas ont choisi plutôt de mettre en œuvre des campagnes de « stérilisation temporaire » volontaire dont le but est de toucher les femmes les plus vulnérables. Une telle initiative est en place dans la ville brabançonne de Tilburg depuis 2014, où l’on se vante d’avoir réussi à obtenir l’accord d’environ 80 % des femmes embrigadées alors que leurs « aidants » ordinaires dans les services d’addiction ou de psychiatrie n’avaient jamais réussi à les en persuader. On suppose en tout cas que nul ne leur a dit que le stérilet qui leur est implanté a des effets contragestifs, provoquant la mort de l’embryon au cours des tout premiers jours de la grossesse. Dans le centre d’accueil de la campagne, on prend la peine d’expliquer aux femmes que c’est bien « agréable, le sexe sans le souci de tomber enceinte ». Et on les prévient : si elles attendent quand même un enfant, celui-ci leur sera enlevé.
 

A Rotterdam, en attendant la contraception obligatoire, on fait pression sur les femmes

 
Mais parmi ces femmes qui ont des enfants à répétition alors qu’elles n’ont pas la possibilité de les élever, et dont la nouvelle de la grossesse « donne mal au ventre à tous ceux qui l’apprennent » comme le dit de Jonge, il en est paraît-il qui « s’obstinent » à tomber enceintes jusqu’à ce qu’on leur laisse enfin leur enfant. Cela ne semble pas interpeller les spécialistes de l’ingénierie sociale qui préfèrent imposer d’autorité la stérilisation eugénique, tout en proclamant haut et fort le droit de chacun de mener une vie sexuelle débridée.
 
En attendant une mesure municipale, voire une loi du pays, la ville de Rotterdam la mise en place un programme qui accueille déjà 160 femmes fragilisées (« incompétentes »…) à qui l’on propose, avec succès paraît-il, une contraception de longue durée. Et ça, tout le monde en est très content.
 

Anne Dolhein