La Royal Navy en panne dans le Golfe à cause de la chaleur

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La Royal Navy, dont les navires souffrent de la chaleur dans le Golfe, doit faire face à un report « sacrément dangereux » du remplacement de sa flotte vieillissante de frégates en raison de la baisse des crédits alloués au Ministère de la Défense, a déclaré un parlementaire ancien chef d’état-major de la Navy. La marine britannique est dans l’incapacité de remplir ses missions suite aux nouveaux reports dans le remplacement de 26 frégates attendues depuis longtemps, a déclaré Lord West à la Commission défense de la Chambre des Communes.
 

Des destroyers en panne dans le Golfe pour cause de chaleur…

 
Pour ajouter une ombre au tableau, les six destroyers à un milliard de livres tombent en panne en raison de la chaleur…Ils ne seraient guère fiables et rencontreraient des problèmes de puissance, les mettant dans l’incapacité de protéger la flotte et les transporteurs.
 
Lord West, qui fut chef d’état-major de la Navy de 2002 à 2006 puis ministre travailliste, a accusé le gouvernement de masquer les faits : « La réalité est qu’il n’y a pas assez d’argent au ministère de la défense cette année ni l’an prochain. Nous n’avons plus d’argent et ils ont dès lors mis de côté ce programme et c’est sacrément dangereux. »
 

Les navires vieillissants de la Royal Navy ne seront pas remplacés avant 2025

 
La première frégate de nouvelle génération était prévue pour 2020, mais les parlementaires ont été informés qu’elle ne sera pas prête avant 2025. Pour Lord West, les 19 frégates et destroyers actuellement dans le Golfe sont insuffisants.
 
La Commission a été informée que les problèmes avec les unités de puissance des destroyers de type 45 étaient en partie dus au fait que les turbines et le matériel électrique n’étaient pas conçus pour la chaleur du Golfe. Ces navires anti-aériens de 8.000 tonnes avec un équipage de 190 hommes doivent protéger le reste de la flotte d’attaques aériennes et de missiles. Ils jouent donc un rôle vital, mais vont devoir être équipés de générateurs diesel additionnels pour un coût se chiffrant en dizaines de millions d’euros.
 

Un laisser-aller qui n’est pas spécifique à la Royal Navy mais concerne aussi la France

 
Pour les dirigeants des sociétés qui ont construit ces unités, la Navy n’avait pas spécifié que ses navires allaient devoir rester pendant de longues périodes dans les températures extrêmes du Golfe. Un directeur de Rolls Royce a déclaré que les conditions dans lesquelles opéraient les turbines de la firme étaient « beaucoup plus difficiles que celles initialement requises dans les spécifications. » Ce à quoi le porte-parole du Premier ministre a répondu que 8 milliards de livres seront dépensées dans les dix ans à venir pour satisfaire aux obligations de la Royal Navy.
 
Ce fiasco n’est pas sans rappeler l’épisode de l’hélice déficiente du porte-avion français Charles De Gaulle et prouve que les Britanniques ont eux aussi à faire face à un retard relatif qu’ils vont devoir combler rapidement s’ils veulent rester opérationnels. Dans le même temps, les crédits destinés aux armées russe et chinoise augmentent chaque année.
 

Patrick Neuville