Le Royaume-Uni rêve du bénéfice d’une vie meilleure sans l’UE : les comptes de sortie sont faits

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Près de 1.000 livres sterling. Quelque 1.400 euros par an : c’est le bénéfice annuel que les foyers Britanniques moyens peuvent compter retirer du « Brexit » : le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le chiffre est le fruit d’une étude réalisée par Business for Britain sous le titre « Change, or go » (« changez, ou partez ») avec l’aide financière du Telegraph Media Group. Cette vie meilleure pour les familles ne s’accompagnerait pas de l’écroulement des bénéfices qu’est censée apporter l’UE : les sociétés britanniques ne pâtiraient pas de la fin du libre-échange avec l’Europe dans la mesure où les économies faites sur les contributions versées par le Royaume-Uni à Bruxelles compenseraient les droits de douane plus élevés.
 
Mais l’étude se concentre sur les bénéfices pour les particuliers. Considérables. La première économie serait pour le contribuable puisque les contributions nettes du Royaume-Uni – quelque 9 milliards de livres, 12,6 milliards d’euros – tomberaient. Elles risquent en outre de repartir à la hausse à l’avenir si la Grande-Bretagne reste dans l’UE. L’étude retient les pires hypothèses  possibles en termes de dépenses des entrepreneurs et revenus pour l’Etat : l’instauration de droits de douane pour les exportations vers l’Union européenne et l’absence de toute réciprocité de la part du Royaume-Uni qui continuerait de respecter le principe du libre-échange pour les importations depuis l’UE.
 

Près de 1000 £ d’économie par foyer au Royaume-Uni : les bénéfices de la sortie de l’euro

 
Les économies représenteraient, par foyer : 145 £ en contributions nettes, 361 £ en contributions pour la politique agricole commune, 186 £ pour la politique commune de la pêche, 70 £ de taxe sur l’enfouissement des déchets, 20 £ pour les exigences européennes répercutées sur les impôts locaux, 5 £ sur la consommation, et enfin 146 £ en économies sur le prix des vêtements, soit 933 £ au total.
 
Ce total tient compte du maintien global des aides aux agriculteurs, d’une gestion plus protectionniste de la pêche, et de la disparition des taxes sur les importations de vêtements bon marché que l’Union européenne a mises en place pour protéger les fabricants du sud de l’Europe par rapport à la concurrence des pays à très bas salaires. En ce domaine, on retournerait donc vers une politique décidée sur le plan national – avantageuse pour certains et non pour d’autres.
 
L’une des principales zones d’économies se situe dans le « gisement » créé par les innombrables règles et obligations créées par l’Union européenne, pesant à la fois sur les collectivités locales, sur l’industrie et sur les marchands. Ces frais pèsent en dernière analyse sur le consommateur ou sur le contribuable. Santé, sécurité, paperasse, temps de travail, taxes sur les déchets levées directement sur les municipalités à 18 £ par tonne actuellement, avec des augmentations annuelles de 3 £ par tonne en vue. Des règles tatillonnes gouvernent depuis Bruxelles les procédures de marchés publics et sur l’équipement public, ainsi que sur l’achat ou la location de bâtiments publics. A quoi s’ajoutent les directives sur les transports et l’environnement, qui engendrent des frais en elles-mêmes mais coûtent cher aussi en temps et en argent.
 

Les comptes de sortie tiennent compte des économies réalisées grâce à la fin des obligations bureaucratiques de l’UE

 
Toutes ces règles doivent être mises en œuvre, ce qui entraîne l’entretien d’un maillage de fonctionnaires à des fins uniquement bureaucratiques. Sur le budget total des fonctionnaires en Angleterre et au Pays-de-Galles, soit quelque 115 milliards de livres, la sortie de l’UE pourrait économiser à tout le moins 500 millions de livres : c’est ce montant minimum qui a été retenu pour les besoins de l’étude.
 
Ses réalisateurs reconnaissent qu’il ne s’agit que d’une estimation, et encore, une estimation forcément partielle puisque d’autres économies pourraient se dégager si l’on tenait compte d’autres dépenses liées à l’adhésion à l’Union européenne. Mais, assurent les auteurs, ce sont des estimations a minima, fondées sur le maintien de droits de douane défavorables au Royaume-Uni.
 

Anne Dolhein