Royaume-Uni : la justice autorise une femme à réclamer de l’argent à Dale Vince des années après son divorce

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La Cour suprême britannique a reconnu mercredi à une femme divorcée le droit de réclamer une part de la richesse de son ex-mari, alors même qu’elle n’était plus mariée avec lui depuis longtemps lorsqu’il l’a acquise… Les femmes vont désormais pouvoir réclamer de l’argent simplement parce qu’elles ont été mariées un temps avec un homme qui a fait depuis quelques économies.
 
Kathleen Wyatt, 55 ans, avait été mariée dans sa lointaine jeunesse à un New Age Traveller sans le sou, devenu depuis entrepreneur dans l’éolien industriel et… multimillionnaire !
 
En décembre 1981, Kathleen Wyatt se marie donc avec Dale Vince et tous deux vivent d’allocations. Ils ont un enfant en 1983 mais se séparent un an plus tard. Le divorce est prononcé en 1992. A cette date, ils vivent toujours tous les deux des aides de l’Etat. Et il n’y a pas un sou à partager.
 

Dale Vince a gagné son argent longtemps après son divorce

 
Kathleen Wyatt se trouvera un autre compagnon dont elle aura plusieurs autres enfants, mais sur le plan des finances, sa situation restera précaire. De son côté, le jeune divorcé, Dale Vince, s’en sort mieux : il se remarie, a d’autres enfants également, et lance en 1996 la première entreprise d’énergie écologique au monde, Ecotricity, qui devient un succès financier phénoménal. Elle est actuellement estimée à plus de 90 millions de livres sterling.
 
Tout est bien qui finit bien sauf que… 18 ans plus tard, Kathleen décide de réclamer 1,9 million de livres à celui avec lequel elle a été mariée trois ans, il y a si longtemps.
 
Le fait que l’entreprise n’existait pas à l’époque de leur divorce et qu’elle n’a pas contribué pour un penny à sa création n’a arrêté ni Kathleen ni la Cour suprême.
 
Dale Vincent a-t-il participé financièrement à l’éducation de leur enfant ? Cette question intéressante, la Cour suprême n’y a pas répondu, puisqu’elle se penchait sur ce point précis : une ex-femme (ou un ex-mari) peut-elle réclamer légalement une partie des revenus de son ex-moitié des années après le divorce ?
 

La Cour suprême envoie un curieux signal aux divorcés

 
L’on ne saurait naturellement supporter que certains hommes abandonnent leur femme à son sort avec des enfants et sans le moindre centime. Il est normal, dans la logique maçonnique du divorce, qu’un couple où l’homme travaille tandis que la femme reste au foyer pour élever les enfants partage ses biens en cas de séparation légale. Normal également qu’une femme qui a soutenu son mari lors de la création de son entreprise en recueille les fruits si l’entreprise finit par générer des millions.
 
Mais le fait que Kathleen Wyatt soit déclarée fondée à réclamer de l’argent à son ancien mari devenu riche des années après un bref mariage est une décision absurde.
 

L’argent aveugle la justice et certaines femmes au Royaume-Uni

 
Kathleen Wyatt n’a pas encore reçu d’argent : après de multiples décisions judicaires, d’une haute cour à une cour d’appel et maintenant devant la Cour suprême, elle a seulement gagné le droit de faire examiner son cas par un juge familial, qui décidera si elle doit ou non toucher cet argent.
 
Mais son ex-mari juge déjà « folle » cette décision qui pourrait « être un signal pour les personnes qui ont eu de brèves relations il y a 25 ans »… Quelle est la prochaine étape : la même chose pour les « concubins » ? Pourquoi pas, après tout.
 
Car on n’imagine pas que la Cour suprême ait pu fonder sa décision sur le fait que le mariage est monogame et indissoluble, faisant de Kathleen Wyatt la seule épouse légitime que Dale Vince ait jamais eue…