Royaume-Uni : les Lords anglais approuvent les embryons à trois parents

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C’est une transgression majeure qui vient d’être approuvée par la Chambre des Lords au Royaume-Uni, confirmant l’aval donné par la Chambre des communes au début du mois : désormais, la fabrication des embryons « à trois parents » est autorisée, au nom de la lutte contre des maladies génétiques rares. Il aura suffi de trois heures de débats pour légaliser définitivement la technique du transfert mitochondrial qui aboutit à la présence de plusieurs ADN dans le même ovule, et à la création d’une lignée génétique humaine modifiée dont les caractères seront transmis de génération en génération.
 
La transgression est là : dans l’ingénierie sur les cellules reproductrices humaines qui les modifie de manière définitive. Les embryons créés par le biais de cette technique transmettront leur capital génétique modifié à leur éventuelle descendance.
 

Royaume-Uni : la transgression des Lords saluée par les savants fous

 
Bien évidemment, le vote a été salué au Royaume-Uni par les chercheurs ravis de pouvoir utiliser cette nouvelle forme de fécondation in vitro : ils parlent d’un « grand jour pour la science britannique ».
 
Mais remplacer de l’ADN mitochondrial défectueux pour le remplacer par celui d’une donneuse étrangère au couple n’est pas anodin. Non seulement on n’a aucun recul par rapport aux effets potentiellement négatifs de la technique, mais on ne sait même pas quel sera son degré d’efficacité pour empêcher les défauts génétiques. Sont visées des maladies comme la dystrophie musculaire ou la cécité : les problèmes mitochondriaux graves concernent un enfant sur 6.000 environ dans le monde. Le premier « bébé à trois parents » pourrait venir au monde dès l’an prochain, malgré toutes les incertitudes.
 

La technique des « embryons à trois parents » n’est même pas au point

 
La SPUC, plus ancienne et plus importante association pro-vie au Royaume-Uni, avait exhorté les Lords à rejeter la proposition par la voix de son porte-parole, Paul Tully. Il a rappelé que la loi régissant la fécondation humaine et l’embryologie n’avait pas pour objectif de permettre le clonage et que par conséquent, elle interdit la modification de la lignée génétique. Mais ces restrictions « n’ont cessé d’être allégées ».
 
Rejetant l’idée que l’opposition aux modifications génétiques est dictée par la peur de voir fabriquer des « monstres » ou des « surhommes » – « aucune de ces issues n’est probable », a-t-il indiqué – il a souligné qu’en revanche la technique aboutira à la destruction de nombreux embryons.
 

« Bébés à trois parents » : en route vers de nouvelles destructions d’embryons

 
« La vérité, c’est que nous sommes loin d’en savoir assez sur les mitochondries pour savoir quel sera l’impact de ce processus de clonage que les maladies mitochondriales. Il est vrai que les mitochondries ne portent que très peu de gènes mais des dizaines d’autres gènes dont les mitochondries ont besoin sont stockés dans le noyau de la cellule. On ne peut prédire que le transfert du noyau d’un ovule ou d’un embryon vers une autre cellule produira un quelconque bénéfice », note Paul Tully.
 
Il rappelle au passage que les tenants de la recherche sur l’embryon ont toujours mis en avant des espoirs de thérapies pour des maladies incurables pour justifier leurs pratiques : « Les bienfaits annoncés ne se sont jamais réalisés, et nous soupçonnons qu’il en sera de même dans le cas présent. Les parents d’enfants souffrant de maladies mitochondriales sont actuellement exploités en vue de soutenir des expériences contraires à l’éthique, sur la foi de faux espoirs de voir leurs enfants en profiter. »