Exposition PEINTURE De Rubens à Van Dyck, les chefs d’œuvres flamands de la collection Gerstenmaier •

Rubens van Dyck  flamands collection Gerstenmaier
 
La Pinacothèque de Paris propose une exposition dont le titre a tout pour plaire : Rubens, Van Dyck, deux très grands artistes, fort connus et reconnus, et la provenance d’une collection prestigieuse. Le visiteur se sent obligé, dès l’entrée, d’admirer, puis de narrer ensuite un moment privilégié. Or, sans craindre de passer pour le sommet du snobisme parisien, avouons que, face à ces attentes, certes énormes, l’exposition nous a largement déçu.
 
L’exposition ne propose, chose prévisible sur ce point, que de très rares Rubens et Van Dyck, peut-être quatre ou cinq, esquisses incluses. Elle recèle surtout une foule d’artistes flamands, pas totalement dénués de talents heureusement, mais très inférieurs à ces maîtres. La contemplation d’un beau Van Dyck, un de nos peintres préférés, nous aurait pourtant comblé. Or nulle œuvre majeure n’est présentée, mais des tableaux authentiques certes, pris dans une production très abondante et pas toujours sublime.
 

De Rubens à Van Dyck

 
L’exposition propose aussi une vidéo didactique qui confine au sommet de l’absurde : un vieux documentaire des années 1950 sur la peinture flamande, en noir et blanc, et ce pour une école qui éblouit par sa couleur. Quelle extravagance ridicule !
 
La volonté de montrer un peu de tout, tous les artistes et tous les thèmes, des scènes religieuses, aux paysages, aux portraits, etc., entretient une atmosphère de confusion. L’exposition paraît sans ligne de force claire et rappelle une juxtaposition un peu anarchique de salle de vente, ou un cours mal construit et donc ennuyeux. Ne se distinguent vraiment de l’ensemble que des natures mortes, exceptionnelles de précision, dont celles d’Adriaenssen. Elles raviront certes les quelques amateurs de ce genre particulier, assez rares. L’Historien de l’Art trouvera malgré tout son bonheur, en s’essayant à reconnaître ces artistes secondaires, mais le grand public ou l’esthète risqueront fort d’être déçus.
 

Hector Jovien

 
De Rubens à Van Dyck, les chefs d’œuvres flamands de la collection Gerstenmaier
Jusqu’au 4 octobre 2015. Tous les jours de 10h30 à 18h30. Tarif : 10€.