La FDA donne son feu vert au saumon OGM et s’oppose à l’étiquetage des aliments issus de plantes génétiquement modifiées

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La FDA (Food and Drug Administration), l’office de contrôle américain des produits pharmaceutiques et alimentaires, persiste dans la collusion avec les firmes de l’ingénierie génétique, en dépit du nombre croissant de preuves attestant la nocivité pour l’homme et l’environnement des OGM. La FDA vient en effet de donner son feu vert au saumon OGM, surnommé «  Frankenfish  » par ses opposants, d’une part, et d’édicter de nouvelles règles qui dispensent de l’étiquetage des aliments issus de plantes génétiquement modifiées.
 

Saumon OGM pour tous

 
 
Le saumon mis au point par la société AquaBounty Technologies contient un gène de croissance issu du saumon royal ou Chinook et une modification génétique issue de l’anguille de roche qui permet au gène ainsi transplanté d’être toujours actif alors que l’hormone de croissance originale du saumon ne s’exprime  que pendant certaines périodes de l’année. La FDA a considéré que ce saumon OGM pouvait entrer dans les nouvelles dispositions «  médicaments pour animaux  » prévues au titre du Federal Food, Drug and Cosmetic Act en raison du caractère de «  médicament  » de l’ADN recombiné introduit dans le saumon. Pour la FDA, le saumon ne présente aucun danger à la consommation.
 

La FDA trahit les consommateurs américains

 
Cette décision a été prise au mépris des quelque 2 millions de ptotestations émises à l’attention de la FDA à la suite de la décision d’élever le «  Frankenfish  ». Ce qui fait dire à Andrew Kimbrell du Center for Food Safety que la FDA a trahi le devoir de responsabilité qu’elle a vis-à-vis des Américains. Les réactions des groupes de protection de l’environnement et de consommateurs ont été immédiates, arguant de la dangerosité d’une telle transformation non seulement pour l’environnement si le saumon OGM venait à se reproduire avec des espèces sauvages, ainsi que prouvé par des chercheurs canadiens, mais aussi pour l’homme.
 

Exit l’obligation d’étiquetage pour les aliments OGM

 
Parallèlement à cette première décision, la FDA a décidé que les aliments issus de plantes génétiquement modifiés pouvaient être dispensés d’étiquetage spécifique, arguant que ces plantes ne présentent pas de risque  : «  La FDA ne dispose, à sa connaissance, d’aucune information scientifique valable démontrant que les aliments issus de plantes OGM, en tant que catégorie d’aliments, diffèrent des autres aliments de manière significative. Les aliments génétiquement modifiés ne posent pas plus de problèmes que les aliments développés selon les techniques traditionnelles.  » Malgré les demandes de consommateurs et des groupes de protection de l’environnement, la FDA reste sur ses positions et fait confiance aux entreprises de l’agro-alimentaire qui continueront à étiqueter leurs produits comme bon leur semble. Les Etats-Unis se démarquent ainsi de pays où l’étiquetage des produits OGM est obligatoire, tels les pays de l’Union européenne, l’Australie ou même la Chine.
 

La FDA sous influence

 
La FDA n’échappe pas aux groupes d’influence qui se fraient un chemin dans le circuit de recrutement de l’agence gouvernementale. Les allers-retours de cadres du secteur privé avec l’agence gouvernementale posent le problème de son indépendance. East Bay Express donne l’exemple d’un ancien lobbyiste de Monsanto, Michael Taylor, qui siège dans l’une des commissions de la FDA.
 
L’industrie agro-alimentaire a joué un rôle très influent auprès de la FDA, entraînant la généralisation des cultures OGM. En 2013, la culture de graines de soja était à 93 % OGM, celle de maïs et du coton à 90 %, celle de la betterave à sucre à 95 %.
 

A la rescousse des consommateurs, le refus des OGM par la grande distribution

 
 
La grande distribution pourrait bien venir au secours des consommateurs. Plusieurs enseignes de distribution, telles Red Lobster ou Costco Wholesale se refusent à vendre le saumon OGM. «  Si les consommateurs ne veulent pas consommer d’OGM, les distributeurs n’en vendront pas  », selon Dana Perls, du groupe de protection environnementale Friends of the Earth. C’est la raison pour laquelle l’étiquetage OGM doit devenir obligatoire, afin que les consomHmateurs puissent éviter de manger OGM.Friends of the Earth entend suivre le marché de très près afin de pister le «  Frankenfish  » dans les magasins, et si l’étiquetage n’est pas de mise, les consommateurs seront avertis des établissements qui tentent d’écouler du saumon OGM à leur insu.
 

Nicklas Pélès de Saint Phalle