Le Sénat américain rejette une réforme de la NSA

Sénat américain Réforme NSA
 
Les Républicains désormais majoritaires au Sénat américain ont bloqué hier un projet de loi de réforme de la NSA qui visait à en restreindre les capacités d’espionnage tout en accroissant la surveillance dont elle est l’objet. En l’empêchant notamment de recueillir l’intégralité des métadonnées des appels téléphoniques passés aux États-Unis (horaire, durée, numéro appelé) – et de limiter l’accès à ces données sans raison valable.
 
Le projet de réforme était en discussion depuis les révélations d’Edward Snowden sur l’espionnage massif des Américains par la NSA il y a 17 mois. Il était soutenu, après des hésitations, par Barack Obama, les géants d’internet (notamment Google et Apple) et les défenseurs des libertés individuelles.
 

Une réforme de la NSA trop radicale pour les uns, trop timorée pour les autres

 
Mais le texte a été jugé trop radical par une majorité, notamment parce qu’il risquait de fragiliser l’Amérique face la menace de l’Etat Islamique. Le sénateur républicain Mitch McConnel a ainsi déclaré : « Alors que les États-Unis mènent une campagne militaire pour affaiblir, démanteler et vaincre l’EI, ce n’est pas le moment d’examiner une proposition de loi qui supprime les outils dont nous avons besoin pour combattre l’EI ».
 
La position de Ron Paul, connu pour être le chef de file des « libertariens » du parti républicain est particulièrement complexe. Lui a voté contre le texte au contraire parce qu’il…n’allait pas assez loin !
 

Un Sénat américain et un parti Républicain profondément divisés

 
Sans doute s’est-il dit « triste » que la loi ne passe pas « parce qu’elle nécessitait sûrement (s)on vote », mais il a pourtant justifié son bulletin « contre » par le fait que cette réforme aurait encore repoussé la date d’expiration du Patriot Act, (juin 2015) adopté en urgence après les attentats du 11 septembre.
 
Il a donc appelé les Américains à la patience, affirmant que cet échec était « un pas de plus vers la restauration des libertés civiles ». Tout cela est furieusement byzantin et montre la difficulté que le sursaut populaire aux récentes législatives aura à se traduire en un véritable changement.