Sommet du Partenariat Oriental, à Riga, entre l’Union Européenne et six pays de l’ex-URSS : David Cameron met les pieds dans le plat

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Le sommet du Partenariat Oriental, à Riga, entre l’Union Européenne et six pays de ce qui fut l’URSS, s’est achevé sur une possible libéralisation, l’année prochaine, du régime des visas pour l’Ukraine et la Géorgie. Mais aucune nouvelle adhésion à l’Union n’a été mise à l’ordre du jour. La situation européenne, de plus en plus délicate, contraint Bruxelles et les Etats-membres à la prudence. D’autant que David Cameron, le Premier ministre britannique, a profité de la circonstance pour mettre les pieds dans le plat
 
« Ni la Grande-Bretagne ni moi-même ne partageons le désir d’une Europe toujours plus intégrée, ce n’était pas notre projet, alors réglons ça ! », a expliqué David Cameron. Et d’ajouter : « Pas satisfaits non plus que le marché unique ne soit pas suffisamment protégé et qu’au même moment, les pays de la zone euro veuillent plus d’intégration, alors réglons cela ! Pas satisfait non plus avec le taux d’immigration et les politiques sociales qui y sont appliquées, réglons cela ! Est ce possible ? Je le crois ! »
 

David Cameron utilise le sommet de Riga comme tribune

 
Le Premier ministre britannique entend donc renégocier les termes de l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union Européenne, et souligne les points précis sur lesquels il veut discuter. Avec détermination. D’une part, parce que les toutes récentes élections lui en ont donné mandat.
 
Et, d’autre part, parce que, s’il réussit à obtenir les améliorations qu’il juge nécessaires, il pourra plaider, à l’occasion du fameux referendum de 2017, pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne. « Je suis très confiant : c’est dans l’intérêt du Royaume-Uni d’avoir une Union Européenne réformée et dans celui de l’Union de garder le Royaume-Uni à bord », explique-t-il.
 

L’art de mettre les pieds dans le plat !

 
David Cameron sait pouvoir compter sur certains pays pour l’écouter avec intérêt. Ainsi, le ministre irlandais aux Affaires européennes, Dara Murphy, a déclaré : « Une grande partie de ce qui a été suggéré et proposé à ce jour par David Cameron serait à l’avantage de tous les peuples de l’Union européenne, en particulier en matière de réglementation. »
 
Selon ce que croit savoir le Times, le Premier ministre britannique veut, en outre, demander que soit admis que l’euro n’est pas la monnaie unique de l’Union européenne, mais que celle-ci possède plusieurs devises – ce qui va à l’encontre de ce que déclarent les traités européens.
 
David Cameron peut parler haut et fort ; il se sait en position de force. Bruxelles ne peut évidemment prendre le risque de provoquer un « Brexit » que le chef du gouvernement de Sa gracieuse majesté n’entend pas, de lui-même, mettre en œuvre.
 
Cela dit, les discussions risquent d’être ardues. Jeudi, Cameron sera reçu par François Hollande dont la diplomatie, en la matière, est loin d’être claire.
 

François le Luc