Le Brexit et l’avenir de l’UE, selon George Soros

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Au lendemain du Brexit, le milliardaire mondialiste Soros a publié une tribune alarmiste sur l’avenir de l’UE sur Project Syndicate, site web « élitiste » dont la Fondation Bill et Melinda Gates et le « réseau de solutions mondiales » Global Initiatives de Mohammed Bin Rashid sont parties prenantes. « Pourquoi le Brexit ? », demande Soros, alors que pour lui, la Grande-Bretagne avait le meilleur « deal » possible avec l’UE, en faisant partie du marché commun sans être membre de la zone euro et ayant sauvegardé des clauses d’exception par rapport aux règles européennes.
 
Pour Soros, c’est le traitement défaillant de la crise migratoire qui est la principale cause du Brexit, avec les images de Calais propres à effrayer les Britanniques, et au départ le geste d’ouverture d’Angela Merkel, certes « inspiré », selon Soros, mais qui a créé un appel d’air (totalement prévisible !) attirant toujours davantage d’immigrés. Par voie de conséquence, les partis « xénophobes », parmi lesquels le milliardaire classe l’UKIP de Farage, ont eu le vent en poupe et ont pu mener victorieusement leur campagne pro-Brexit.
 

Les prédictions alarmistes de George Soros après le Brexit

 
Les nombreuses mises en garde du milliardaire mondialiste n’y ont rien fait. Le Brexit l’a emporté, et Soros prédit désormais des moments douloureux pour la Royaume-Uni dans un avenir proche. Ces difficultés sont inévitables selon lui pour un pays dont la moitié des échanges économiques se fait actuellement avec l’UE. Ces difficultés sont à même, selon lui, de dissuader tout autre pays candidat au départ, bien que la chute de la livre juste après le referendum n’ait pas été aussi catastrophique qu’annoncée.
 
Soros avait gagné énormément d’argent en 1992, en pariant contre la livre lorsque celle-ci avait dû quitter le système de change européen. Son porte-parole actuel n’a pas précisé les bénéfices qu’il a pu engranger cette fois.
 

Si les Européens ne veulent plus de l’UE, c’est la faute au populisme, selon Soros

 
George Soros souligne le mécontentement de l’Ecosse, qui aurait voulu rester dans l’UE, et pourrait bien chercher à gagner son indépendance de nouveau, ainsi que le désir d’un certain nombre d’Irlandais de l’Ulster de vouloir une réintégration de l’Irlande du Nord dans la République irlandaise, pour se séparer de l’Angleterre, et du même coup rester dans l’UE.
 
Il y a enfin la tentation des leaders européens d’adopter une ligne dure avec la Grande-Bretagne pour lui faire payer le Brexit, et la relocalisation d’institutions financières en Europe pourrait pénaliser la capitale Britannique et porter un coup au marché immobilier de la City, selon Soros.
 
France et Allemagne sont aujourd’hui contraintes de se focaliser sur leurs problèmes internes, et l’Italie, fragile financièrement, pourrait voir le mouvement « populiste » 5 étoiles arriver au pouvoir dès l’année prochaine.
 

Pour Soros, l’avenir de l’UE passe par son renforcement

 
Bref, le milliardaire prédit un chaos aux allures de KO pour l’UE… Sauf si, bien évidemment, l’Europe suit ses recommandations mondialistes, en renforçant ses mécanismes centralisateurs, notamment bancaires. Il ajoute même de l’eau au moulin des eurosceptiques lorsqu’il annonce que l’UE va vers une désintégration qui laissera l’Europe dans un état pire que si l’UE n’avait jamais été créée !
 
Sa conclusion est caractéristique du personnage : « Pourtant, nous ne devons rien lâcher. Certes, l’union européenne est une construction défaillante. Après le Brexit, tous ceux d’entre nous qui croyons aux valeurs et aux principes dont la création de l’Union européenne devait assurer le maintien, devons nous rassembler pour la sauver à travers une reconstruction de fond en comble. Je suis convaincu qu’à mesure que les conséquences du Brexit se dérouleront dans les semaines et mois à venir, il y aura de plus en plus de gens pour nous rejoindre. »
 
Bref, on recommence et on renforce.
 

Patrick Neuville