Le Soudan du Sud, terre d’expérimentation pour un protectorat de l’ONU à visée mondialiste

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L’interminable guerre civile qui ravage le Soudan du Sud depuis son indépendance voici cinq ans devient le prétexte à l’instauration d’un gouvernement de l’ONU inspiré des doctrines les plus globalistes. Les Nations unies, l’Union africaine et le célèbre lobby mondialiste Council on Foreign Relations (Conseil des relations internationales, CFR) basé à Washington, préparent l’instauration d’un régime onusien, un « protectorat » constituant une véritable expérimentation mondialiste, sur cette nation souveraine à majorité chrétienne et animiste, qui s’est longuement battue pour se séparer du Soudan islamiste et de son régime de terreur.
 
Le Soudan du Sud deviendrait ainsi un protectorat de l’ONU sans qu’il ait à donner son avis. Un retour parodique pour l’organisation multinationale qui s’était bâtie contre tous les colonialismes, y compris les protectorats issus de la Société des Nations. Alors que les gros médias n’en disent mot, cette solution globaliste concoctée dans la plus grande discrétion constituerait un dangereux précédent pour l’avenir des souverainetés nationales.
 

Le CFR et l’ONU prétendent garantir la souveraineté du Soudan du Sud… en la violant ouvertement

 
Les têtes pensantes du mondialisme techno-marchand ont déjà réfléchi à étendre ce genre de « solution » à d’autres nations. L’expérimentation serait de taille. Le Soudan du Sud n’est pas un Etat croupion : avec ses 620.000 km2, il est plus vaste que la France et compte quelque 12,5 millions d’habitants. Ce qui amène le patron du CFR, l’ultra-globaliste Richard Haas lui-même, à reconnaître que le complot ourdi pour ce pays d’Afrique de l’Est « ne présente encore aucune garantie de succès ». Mais qu’à cela ne tienne.
 
La guerre civile qui fait rage au Soudan du Sud a commencé en 2013. Les deux partis, celui du premier vice-président Riek Machar qui a fait sédition et celui du président Salva Kiir, se livrent un combat sans merci et toutes les médiations ont échoué. L’idée d’un protectorat onusien est apparue en novembre 2016, quand Katherine Almquist Knopf, directrice du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique, auteur d’un rapport pour le CFR sur le sujet, a déclaré non sans manier le paradoxe que « la dernière solution possible pour protéger la souveraineté (sic) et l’intégrité territoriale (du Soudan du Sud), restaurer sa légitimité et rendre le pouvoir à ses citoyens, est l’instauration d’une administration internationale par l’ONU et l’Union africaine ». On rappellera que le CFR, fondé en 1921, lobby globaliste d’une influence considérable sur le gouvernement des Etats-Unis et sur l’ONU, est financé par la très mondialiste Carnegie corporation de New York.
 

Le Soudan du Sud, protectorat de l’ONU ? Une expérimentation mondialiste

 
Le plan proposé par le rapport au CFR impliquerait de dissoudre le gouvernement légal du Soudan du Sud et de le remplacer par la force par un organe créé depuis l’étranger. Une « Force d’intervention policière et militaire de paix » serait constituée et une « administration civile exécutive commune ONU-Union africaine » fournirait les services de base, surveillerait les opérations financières extérieures et nommerait les ministres et fonctionnaires ». Le plan prévoit de démettre Kiir et Machar de leurs fonctions. Ce protectorat est prévu pour dix à quinze années.
 
Le plan estime que l’opposition locale à ce véritable coup d’Etat international pourrait être désamorcée par des marchandages avec les populations épuisées, les résistances étant éliminées par la force « une fois isolées ».
 

Kiir dénonce le rôle de l’ONU dans l’apparition de l’insurrection au Soudan du Sud

 
Le projet rencontre dès à présent de fortes oppositions. Dans les deux camps sud-soudanais, on dénonce un complot globaliste fruit d’une mentalité élitiste et colonialiste qui juge que les Africains sont incapables de résoudre leurs problèmes. Le président Kiir a violemment dénoncé l’ONU et sa Mission « humanitaire » au Soudan du Sud (UNMISS) pour leur ingérence dans les affaires intérieures de ce pays riche en hydrocarbures. Début 2014, juste après le début du conflit, il avait accusé l’ONU et d’autres réseaux d’avoir soutenu le complot de Machar destiné à le renverser. Kiir a même affirmé que l’ONU agissait comme un « gouvernement parallèle » en protégeant les combattants de l’opposition: « Ban Ki Moon (alors secrétaire général des Nations unies) devrait dire ouvertement qu’il veut soumettre le Soudan du Sud à l’ONU », avait-il lancé. Kiir estime que l’ONU a inspiré la sédition de Machar, sa campagne d’assassinats et de terreur.
 
Il est difficile de confirmer l’assertion selon laquelle l’ONU a armé et soutenu la rébellion. Reste que, nonobstant des excuses postérieures des Nations unies, un camion de la Mission de l’ONU (UNMISS) chargé d’armes avait été intercepté par le gouvernement alors qu’il se dirigeait vers des zones rebelles, en violation flagrante des règles onusiennes. Des témoins cités par la radio Voix de l’Amérique ont affirmé que l’UNMISS, au lieu d’une fonction d’apaisement, était devenue « une mission poussant toujours plus à l’affrontement ».
 

« Inspiration coloniale »… et inspiration globaliste de l’Union africaine

 
Ce projet de protectorat sur le Soudan du Sud est rejeté – outre Kiir et Machar – par d’autres gouvernements africains qui dénoncent « son inspiration colonialiste ». Reste qu’il est soutenu par l’Union africaine. Or, comme The New American l’a longuement analysé, cette « Union africaine » n’est pas à proprement parler un projet africain. Elle est bien plutôt imposée à l’Afrique par la dictature chinoise qui investit massivement sur le continent, et par l’establishment globaliste de Londres, Bruxelles et Washington. Le somptueux siège de l’Union africaine, à Addis-Abeba, a été payé par la Chine communiste. Addis-Abeba est la capitale d’une Ethiopie dont le développement est abondamment financé par Pékin, qui a payé une ligne ferroviaire flambant neuve ouverte en 2016 reliant la capitale à Djibouti. L’UA est une institution ouvertement supranationale, avec son « Parlement panafricain » qui siège en Afrique du Sud. Pour preuve de son « ouverture d’esprit », l’UA a eu pour président, en 2015, le sanguinaire dictateur fou du Zimbabwe, Robert Mugabe.
 

Matthieu Lenoir