AVENTURE/DRAME HISTORIQUE Tarzan ♠


 
Tarzan est un film d’aventure qui comprend pour héros-principal le célèbre homme-singe, héros de multiples aventures écrites il y a un siècle (à partir de 1912) par Edgar Rice Burroughs. Le cycle de Tarzan est une référence du roman d’aventures de langue anglaise. Son image a souffert de ses très nombreuses adaptations cinématographiques dès les années 1920, frôlant, il faut bien l’avouer, le ridicule.
 
Ce Tarzan se situe dans la longue lignée des variations libres sur le mythe, toutes infidèles, et souvent très infidèles à la lettre voire, chose plus grave, à l’esprit des romans. Il reprend pourtant des éléments centraux de l’œuvre d’Edgar Rice Burroughs, dont les deux personnages principaux Tarzan, fils de Lord britannique, qui a grandi dans la jungle chez les grands singes, et son épouse Jane. Ces grands singes relèvent d’une espèce imaginaire, les manganis. Ils ressemblant fortement aux gorilles, mais qui n’en sont pas ; ils sont plus forts, plus agressifs, et plus intelligents que les gorilles ; leur anatomie est aussi nettement plus humaine ; ils possèdent un langage primitif. Leur animation représente une grande réussite qu’apprécieront les naturalistes amateurs.
 
Toutefois, à ces éléments repris des cycles de romans authentiques, a été ajoutée une trame centrale qui n’a rien à voir. Ce Tarzan se veut ancré dans l’expérience de l’Etat-Libre du Congo d’après 1885. La faillite de l’expérience a amené son souverain, le Roi des Belges Léopold II (1865-1909), à faire don du Congo à la Belgique (1908). Il est devenu le Congo Belge (1908-1960). L’imaginaire du film est aux antipodes de Tintin au Congo. Léopold, et surtout ses agents sur place, auraient soumis le Congo à un régime esclavagiste inhumain, généralisé, imposé par des mercenaires blancs, cruels et racistes. L’expérience de l’Etat-Libre du Congo a été très discutée dès son époque, non sans arguments : oui, il y a eu des recours au travail forcé pour construire des infrastructures, comme dans toutes les colonies à l’époque, et de nombreux Etats d’Amérique, d’Afrique ou d’Asie. Mais la Force Publique, l’armée locale si décriée, et largement composée d’indigènes dans la réalité, a mis fin aux raids esclavagistes des émirats musulmans d’Afrique de l’Est, qui avaient ravagé durant les décennies précédentes l’Est et le Sud du Congo. Nous ne développerons pas davantage ici.
 

Un Tarzan simpliste et extravagant

 
Dans ce Tarzan, a donc été repris un imaginaire morbide anticolonialiste simpliste, une vulgate militante de gauche commune, faisant de ce Congo une étape intermédiaire entre l’Europe sous occupation nazie (1940-1944) et les Etats Confédérés d’Amérique (1861-1865)…Pourtant, quoi qu’on en pense, ni ce Congo de Léopold, ni d’ailleurs les Etats Confédérés d’Amérique, n’ont été des utopies racistes à visées exterminationnistes. En outre, les erreurs historiques manifestes surabondent ; il est par exemple question d’un roi de France régnant visitant la Sorbonne dans les années 1880…Tarzan saura mettre fin à ce système oppressif, avec l’aide de courageux indigènes, et de ses nombreux amis les animaux de la jungle et de la savane…Tout ceci est tout de même extravagant.
 

Hector JOVIEN

 
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