Trump et les Républicains divisés sur la question de la taxe carbone

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Plusieurs hauts-dignitaires républicains, parmi lesquels l’ancien secrétaire du Trésor, James Baker, font pression sur le directeur du Conseil économique national Gary Cohn pour promulguer une taxe carbone à la Maison Blanche ; la fille de Donald Trump, Ivanka Trump, son gendre Jared Kushner et le chef de Cabinet Reince Priebus devaient être également présents à la rencontre qui devait se tenir ce vendredi. Défendant la thèse du changement climatique, ce groupe de Républicains préconise une taxe de quarante dollars par tonne de carbone, qui pourrait ensuite être augmentée. Le président Donald Trump, avec l’appui des conservateurs au Congrès américain, s’est ouvertement opposé à l’introduction de cette taxe.
 
« Ce que vous racontez sur moi et la taxe carbone est tout à fait inexact ; c’est tout le contraire. Je ne soutiendrai pas et n’approuverai pas la taxe carbone ! » ; ainsi s’était exprimé Trump sur internet en mai 2016, pendant sa campagne.
 

Des Républicains font pression pour la taxe carbone à la Maison Blanche

 
Malgré cette prise de position, les défenseurs de la taxe carbone et de la théorie du changement climatique lèvent le ton au sein du camp républicain : aux côtés de James Baker se trouvent Hank Paulson, le secrétaire du Trésor de George W. Bush, Rob Walton, ancien président du conseil d’administration de Wal-Mart, et Ted Halstead, créateur de la New American Foundation. Selon eux, une taxe de 40 dollars par tonne de carbone permettrait de récupérer trois cents milliards de dollars par an, et d’augmenter le prix du gaz de trente-six cents par gallon. Ces gains seraient ensuite redistribués sous forme de dividendes, pouvant représenter environ deux mille dollars par an pour un foyer de quatre personnes.
 
Pour James Baker, interviewé sur CNN, la politique de la taxe carbone favoriserait les travailleurs manuels américains et soutiendrait une vision conservatrice du changement climatique. « Nous avons maintenant une administration républicaine (…) qui peut s’imposer sur cette question [du climat] et la présenter aux travailleurs qui ont tant contribué à la victoire de Trump », explique Baker ; pour lui, la taxe carbone est une mesure conservatrice, parce qu’elle respecterait le principe de la liberté du marché (sic). Il préconise cependant d’abroger le Clean Power Plan, le plan Obama sur le climat visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone, ainsi que les réglementations de l’EPA (Environmental Protection Agency).
 

La taxe carbone en question

 
Malgré ses discours enflammés, James Baker ne parvient pas à rallier le milieu conservateur. Interviewé par Breitbart News, John Meadows, de l’organisation activiste FreedomWorks, demeure hostile à la taxe carbone, dont le coût pèserait d’abord sur les personnes aux revenus les plus faibles. Pour Chris Warren de l’IER (Institute For Energy Research), la taxe carbone est une hausse fiscale des plus classiques à Washington, un simple échange de réglementation avec le Clean Power Plan. Trump, quant à lui, la récuse tout en promettant de supprimer les réglementations sur le climat, y compris le plan d’Obama.
 

L’idée de la taxe carbone ferait son chemin auprès des proches de Trump

 
L’idée d’instaurer une taxe carbone en échange de l’allégement des réglementations sur le climat pourra-t-elle quand même faire son chemin à la Maison Blanche ? La nouvelle administration a d’ores et déjà rencontré des défenseurs de la théorie du changement climatique, à commencer par Al Gore en décembre dernier. Le bruit court qu’Ivanka Trump, présente à cet entretien, se serait ralliée aux théories du changement climatique… même si son père n’est pas convaincu. Reince Priebus s’en porte garant.