Le coup de téléphone de Donald Trump à la présidente de Taiwan provoque la colère de la Chine communiste

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Tsai Ing-wen (à droite)

 
Donald Trump a eu tort d’accepter un coup de téléphone de félicitations, le 2 décembre, de la part de la présidente de Taiwan, Tsai Ing-wen : c’est en tout cas ce qu’en pense la Chine communiste qui a présenté une réclamation officielle.
 
La mise au point a été faite par le porte-parole du ministère des affaires étrangères de la République populaire de Chine dès le lendemain, où, fidèle à la rhétorique habituelle du gouvernement communiste, il affirme qu’« il n’existe qu’une seule Chine dans le monde ».
 
Taiwan a toujours utilisé le nom officiel de « République de Chine » face au moloch communiste de la « métropole » chinoise.
 

Donald Trump a téléphoné à la présidente de Taiwan : incident diplomatique ?

 
« Je dois souligner qu’il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et que Taiwan fait partie du territoire chinois de manière indivisible… Le principe d’“une seule Chine” constitue le fondement politique des relations entre la Chine et les Etats-Unis. Nous exhortons la partie concernée aux Etats-Unis à adhérer à la politique “une seule Chine”, à respecter les engagements des trois communiqués conjoints Chine-Etats-Unis, et à s’occuper des questions relatives à Taïwan de manière prudente et appropriée afin d’éviter les interférences inutiles dans la relation globale entre la Chine et les États-Unis », affirme le communiqué chinois.
 
Selon The Hill, la conversation entre Trump et Tsai a été la première entre un président ou un président élu américain et un dirigeant de Taiwan depuis 1979, date à laquelle les Etats-Unis ont mis fin aux relations diplomatiques avec la république de Chine pour adopter la politique « une seule Chine ». Aux termes de cette politique, les pays doivent accorder la reconnaissance diplomatique soit à la République populaire de Chine, soit à la République de Chine, mais jamais aux deux, la Chine considérant Taïwan comme une province qui a illégalement fait sécession après la prise du pouvoir par Mao.
 
Actuellement, seulement 22 Etats maintiennent des relations diplomatiques avec la République de Chine, dont le Saint-Siège et des petits pays africains, des îles du Pacifique et des pays d’Amérique centrale.
 

La colère de la Chine communiste envers Donald Trump

 
Donald Trump avait déjà fait l’objet de critiques à propos de son coup de téléphone avec la présidente de Taïwan dans son propre pays, ce qui l’avait conduit à tweeter : « C’est intéressant de voir qu’on nous laisse vendre à Taiwan des milliards de dollars d’équipements militaires mais que je ne dois pas accepter un appel de félicitations. »
 
De fait, cela fait des décennies que les grandes puissances ont préféré traiter avec la Chine communiste, en respectant ses exigences et ses revendications politiques et territoriales, au détriment de l’île de Formose qui a eu le tort d’avoir résisté à la prise de pouvoir en Chine par le communisme.
 
Dans les milieux politiques au pouvoir aux Etats-Unis, on accuse désormais Donald Trump de mettre en péril les bonnes relations entre les Etats-Unis et la Chine. Le secrétaire de la Maison-Blanche, Josh Earnest, affirme ne pas comprendre quel est précisément « l’objectif stratégique » du président élu : « Il n’est pas clair quel peut être précisément le bénéfice potentiel que pourrait en tirer les Etats-Unis, la Chine ou Taïwan, mais je leur laisse le soin d’expliquer », a-t-il dit.
 

Un coup de téléphone fait réaffirmer la politique « une seule Chine » au profit des communistes

 
Les milieux plus conservateurs et plus clairement anticommunistes se réjouissent au contraire de ce que Donald Trump ait montré qu’il n’a pas l’intention de se soumettre au « dictateur de Pékin », comme l’a déclaré la représentant au congrès Dana Rohrenbacher, à l’heure même où la Chine communiste affiche une politique étrangère agressive.
 
La complicité américaine avec les communistes au pouvoir en Chine serait-elle en train d’être mis en cause ? The New American Rappelle que les Etats-Unis ont beaucoup fait pour l’arrivée au pouvoir de Mao Tsé Toung, obligeant notamment Tchang Kai Chek à des cessez-le-feu au moment même où il progressait militairement et mettant en place des embargos sur la vente d’armes à Taiwan.
 
La décision globale de mettre la République de Chine au ban du monde diplomatique remonte quant à elle à 1971, lorsque l’ONU a pris une résolution reconnaissant la République populaire de Chine comme « la seule représentante légitime de la Chine aux Nations unies ».
 
On connaît la suite : la Chine communiste est devenue « l’atelier du monde » et elle prend de plus en plus de place à la tête des institutions internationales.
 

Anne Dolhein