The Baby ♥♥
Cinéma

The baby

Public : adultes et grands adolescents.

Pour un public averti, car le film tient sans conteste du genre particulier du fantastique horrifique, le Bébé étonne positivement.
 
Il tranche par rapport à des dizaines de production de médiocre qualité, renchérissant dans les effets spéciaux, avec un message religieux des plus douteux.
 
Là, l’Eglise catholique est présente, explicitement incluse dans la narration comme l’adversaire des démons ; le prêtre prêche les vérités catholiques, dont l’Eucharistie, célèbre une Messe de rite ordinaire, mais digne, avec de beaux chants liturgiques en anglais.
 
Les Ecritures sont citées à bon escient, occasion d’une révision postérieure pour le spectateur, particulièrement 1 Jean 2,18 : « mes petits enfants, c’est la dernière heure. Comme vous avez appris que l’antéchrist doit venir, aussi y-a-t-il maintenant plusieurs antéchrists : par là nous connaissons que c’est la dernière heure ».
 
Les lois du genre, scènes de possession, action discrète d’une secte satanique, sont respectées, en cumulant des inspirations nettes de l’Exorciste de Friedkin (1973) ou de Rosemary’s Baby de Polansky (1968), ou des techniques d’utilisation de caméras de surveillance ou à l’épaule typique de la série Paranormal Activity (5 opus depuis 2007) ; ce cumul évite justement le plagiat pur et simple trop fréquent, et l’alchimie des éléments pertinents empruntés aux uns et aux autres fonctionne. Une certaine retenue, modestie dans les effets spéciaux, permet de construire une fiction presque réaliste, d’élaborer une version parallèle rationaliste de l’histoire, celle de la police, constatant simplement une folie manifeste meurtrière.
 
Le pire de l’horreur, selon une gradation simple, respectée et au fond la plus efficace, est réservé pour la fin. Confronté au Mal, les jeunes gens d’aujourd’hui, même pas mauvais, n’ont absolument plus le réflexe de prier ; ils ont tort. Pour un public averti, The Baby est une œuvre de qualité donc, et chose rare, orthodoxe, même si l’on est heureusement pas obligé de croire à la multiplication des monstres, au sens propre, pour la Fin des Temps.