DRAME SOCIAL The Florida Project ♥

 
The Florida Project est officiellement un motel. On pourrait peut-être traduire en français par « hôtel social », mais on perdrait le décalage voulu par le titre anglais. En outre, administrativement, ces barres d’immeubles restent des hôtels. Le spectateur comprend qu’une spéculation sur la grande périphérie de Disneyworld a échoué et que ces hôtels, sans grand luxe dès l’origine et indépendants de Disney, ont accepté des populations précaires pour se remplir. Toutefois, les propriétaires des immeubles tiennent au respect de normes apparemment strictes, parfois difficiles à maintenir, et veillent impitoyablement au paiement des loyers, versés chaque semaine. Aux Etats-Unis, contrairement à la France, il est évident que qui ne paye pas est expulsé de son logement.
 
The Florida Project est un drame social et une authentique curiosité sociologique qui intéresse vraiment par son aspect quasi-documentaire. Ces hôtels fonctionnent comme des pièges pour des touristes étrangers, attirés sur internet à dix kilomètres de Disneyworld par des noms comme « Blanche-Neige », les « Sept Nains », le « Royaume Merveilleux », etc…
 

The Florida Project séduira les amateurs de drames sociaux

 
L’intrigue-prétexte s’intéresse à une mère et sa fille, qui vivent dans The Florida Project. Il y a un tout petit mystère pendant la première moitié du film : comment la mère paie-t-elle le loyer ? Ses ventes à la sauvette ne doivent pas suffire. En fait, elle se prostitue. Dès le début du film, il est clair qu’elle a l’allure et la vulgarité de cette profession. La fille, âgée de six ans environ, imite évidemment, et pour le pire, les manières de la mère. Elle se conduit en petite peste insupportable et entraîne d’autres enfants dans ses bêtises. Le spectateur attend de plus en plus impatiemment l’intervention des services sociaux. C’est un cas évident où le placement en famille d’accueil s’impose. La dignité des voisins est remarquable. Bien que pauvres, ils s’efforcent tous de travailler, de rester honnêtes et d’enseigner de bonnes valeurs et de bonnes manières à leurs enfants. Ils considèrent qu’ils n’ont pas eu de chance, ce qui est indéniable, mais ne se plaignent guère et ont une attitude positive. Le contraste avec la France est étonnant, au bénéfice des Etats-Unis. Ces voisins finissent dénoncer la prostituée ; ils ont peur pour leurs enfants, ce qui se conçoit. Le message profond du film n’est pas évident. Signalons que la prostituée et sa fille sont vraiment d’une vulgarité insupportable ; aussi, comme spectacle, et malgré toutes ses qualités, The Florida Project est souvent pénible à voir. Il est à réserver aux amateurs de drames sociaux et reste indéniablement intéressant.
 

Hector JOVIEN