« Dernière chance » pour le traité transatlantique (TTIP)

Traité transatlantique dernière chance TTIP
 
Les leaders des USA et de l’UE mettent les bouchées doubles pour conclure le traité de libre-échange transatlantique (TTIP) avant qu’Obama ne soit plus en fonction, mais les chances d’y parvenir s’amenuisent à l’approche des élections américaines en novembre, puis françaises et allemandes en 2017. D’où l’empressement de l’ambassadeur américain en Allemagne John Emerson, qui déclare : « Si on veut vraiment l’obtenir, il doit être conclu durant cette présidence », car le vainqueur des élections de novembre voudra y imprimer sa marque, ce qui en retardera le processus.
 
Pour Emerson, les élections françaises et allemandes seront un autre obstacle à son aboutissement. D’où également la déclaration commune d’Angela Merkel et des responsables de l’Organisation mondiale du commerce, du FMI et de la Banque mondiale, souhaitant un « progrès significatif dans les négociations »…
 

Le traité transatlantique devra affronter la montée de l’euroscepticisme en Europe

 
« Si le traité n’est pas conclu dans les mois qui viennent, il n’y aura probablement pas d’accord avant 2018 ou 2019 », renchérit Hosuk Lee-Makiyama, directeur du Centre Européen d’Economie Politique Internationale, qui déplore la lenteur des négociations sur l’agriculture et les services. Cependant, même si le prochain président américain décide de le relancer au plus vite, la France et l’Allemagne pourraient connaître des bouleversements électoraux, avec une poussée eurosceptique.
 
En Allemagne, Angela Merkel aura affaire avec l’AfD (parti eurosceptique). Un sondage d’Eurobarometer réalisé l’an dernier indique que seuls 27 % des Allemands soutiennent le traité, n’étant pas prêts à sacrifier des libertés au nom du commerce.
 

La « dernière chance » pour le TTIP – et un casse-tête pour Hollande

 
En France, le traité pourrait devenir un casse-tête pour Hollande qui aurait à l’assumer au moment de la campagne. La semaine dernière, 60 parlementaires ont signé une lettre ouverte dans le Monde, critiquant le manque de transparence et prévenant que « l’UE ne réduira pas le Parlement français au silence. » Le ministre français du commerce Matthias Fekl demande plus de clarté dans le processus des négociations et souhaite que Washington accepte l’idée d’une cour dédiée à la résorption des litiges entre investisseurs américains et les gouvernements européens.
 
Certains voudraient qu’à l’instar du traité de libre-échange nord-américain entre les Etats-Unis et le Canada, une clause existe laissant la possibilité de modifications ultérieures. Ce qui est sûr, quoiqu’il en soit, c’est que l’opacité du traité transatlantique plus ou moins rédigé en catimini n’est pas faite pour rassurer les peuples européens – ni les Américains eux-mêmes, « exposés » par la volonté de leur gouvernants au traité parallèle aux conséquences tout aussi lourdes, le Traité transpacifique (TPP).