Fraude aux élections : le doute de Trump fait bondir les médias – tous intègres…

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« Je verrai le moment venu. Je vous laisse dans le suspense ». C’est la phrase qui reste de ce troisième et dernier débat opposant les deux candidats à l’élection présidentielle américaine : on avait demandé à Trump s’il reconnaîtrait ou non le résultat final… Médias et politiques la ressortent, avec une mine atterrée et choquée qui ferait presque peur – ou rire. Obama a été, mardi, jusqu’à lui dire « d’arrêter de pleurnicher et d’essayer de défendre ses opinions pour obtenir des suffrages » (un comble quand on y songe). Les Démocrates ont pourtant toujours été très forts pour crier à la fraude, Al Gore, en 2000, a même exigé un recomptage en Floride qui a prolongé la fièvre électorale d’un mois – les médias parlaient alors de « dysfonctionnement » et de nécessité politique !
Le problème, c’est que c’est Trump qui l’a dit – les autres avaient raison, pas lui. Et surtout, il faut le souligner, il l’a dit AVANT de connaître le résultat. Ça, c’est la réelle nouveauté. Il a osé remettre en cause un système – un sacrilège ?
L’Amérique se découvre des réservoirs d’intégrité : la cabale à discrédit est en marche.
 

Trump… « That’s horrifying ! »

L’économie, la politique étrangère, l’immigration ou encore le droit au port d’arme et à l’avortement, beaucoup de sujets sont passés au crible lors de ce dernier débat où Hillary Clinton et Donald Trump ne se sont jamais serré la main. Mais la perle, c’est bien « je verrai le moment venu »…
Donald Trump verra si oui ou non, il accepte le résultat de l’élection du 8 novembre.
« That’s horrifying », « c’est épouvantable » ! La réponse d’Hillary souligne parfaitement la portée symbolique du geste trumpiste. Il faut dire que lors du deuxième débat, la même question fut posée au candidat républicain qui y avait répondu par l’affirmative. Cette fois, il enfonce le clou, après s’être évertué pendant des semaines à dire que le processus électoral est truqué en faveur de Clinton.
Est bien plus « horrifying », en réalité, l’incroyable prétention de ses adversaires… Les médias « mainstream » ont enchaîné, déversant tout leur affolement et leur mépris sur Trump. Ils sont devenus en quelques minutes, sous nos yeux ébahis, des défenseurs de l’intégrité radicale, des dieux du « fair-play » politique…
 

Les médias n’ont pas méprisé Al Gore pour autant

 
Pourtant, Trump n’a pas rien dit pour sa défense – il l’a étoffée, il l’a justifiée. Outre des conditions médiatiques qui jouent assez scandaleusement contre lui, il a cité un rapport de 2012 du « Pew Charitable Trust » selon lequel près de 24 millions d’inscriptions électorales aux États-Unis ne seraient plus valides ou sensiblement inexactes : plus de 1,8 millions de personnes décédées sont par exemple encore inscrites ; et environ 2,75 millions de personnes ont des enregistrements dans plus d’un État. Tous ne votent évidemment pas, ou ne fraudent pas, mais un petit nombre d’entre eux qui le fait suffirait à modifier le résultat des totaux de vote dans le collège électoral – c’est un fait.
Et puis Trump n’est pas le premier à cibler ces élections à problème ! Le nom d’Al Gore vient tout de suite à l’esprit (Al Gore qui aurait d’ailleurs pu être élu en 2000, si l’on pousse la logique des voix fantômes, comme le note un journaliste du New American : il s’en est fallu en effet de très peu pour qu’il remporte l’Etat de Floride, décisif pour la victoire finale…).
Le candidat démocrate de l’année 2000 avait contesté le résultat de ces élections perdues face à George W. Bush, en exigeant un recomptage et en utilisant toutes les manœuvres juridiques possibles pendant un mois, contre même certaines lois électorales de Floride. Ce n’est que devant la Cour suprême des Etats-Unis qu’il avait fini par s’incliner. A-t-on entendu Hillary Clinton s’offusquer des revendications d’Al Gore ? Les Démocrates n’ont-il pas même menacé d’une « seconde guerre civile », en 1876, lorsque leur candidat Samuel Tilden a perdu face à son adversaire ?
« Quand vous tenez des allégations de cette sorte, c’est un sujet que le pays entier doit prendre au sérieux » disait alors Al Gore… Ces Démocrates ont vraiment la mémoire courte.
 

Ces Démocrates qui ont hurlé au trucage des élections

 
Et il y en a tant d’autres ! Une journaliste du Federalist a fait une petite recension de ce discours pluriel sur le trucage des votes qui a toujours eu lieu aux Etats-Unis, et dans les deux camps. Il faut écouter la puissante syndicaliste Roseann Demoro raconter comment le sénateur démocrate du Nevada Harry Reid est allé s’acoquiner avec les propriétaires de casino, centres de nombreux caucus, pour « altérer le processus électoral »…
Et ce professeur de l’Université de New York, Mark Crispin Miller qui cible les machines de vote parce que les entreprises qui les fabriquent ont des liens étroits avec les candidats républicains !
Cas emblématique : le sénateur Elizabeth Warren qui a violemment taclé Trump sur Twitter, alors qu’elle avait, en 2013, accusé les Républicains de tout faire pour les « obliger à gouverner comme si le président Obama n’avait pas gagné l’élection de 2012 », oubliant qu’eux-mêmes ont été élus…
 

La réalité des fraudes – mais le Système avant tout

 
Le journaliste Farhad Manjoo, pourtant au New York Times, est très clair : « Se demander si le résultat d’une élection est honnête est devenu une norme de l’émotion post-électorale ; ce qui est devenu fou, c’est de ne pas de poser la question. » Car, c’est bien une réalité sous toutes ses formes – et tout le monde en a toujours joué, que ce soit pour gagner une élection ou pour la contester.
C’est d’ailleurs ce qui ressort des derniers sondages. Selon le sondage Economist /YouGov, plus de deux citoyens américains sur trois se disent « très ou assez préoccupés » par la sécurité du système électoral de la nation. 64 % des Républicains se déclarent très préoccupés par les votes frauduleux, contre 26 % chez les Démocrates.
Mais Trump n’a pas le droit de dire qu’il pourrait ne pas accepter le résultat de semblables élections… Déjà parce qu’il est Trump, mais surtout parce qu’il conteste par avance le résultat du Système américain : plus qu’il ne met en doute la victoire potentielle de son adversaire, il se permet de juger le système dans son fonctionnement et ses fondements – c’est ce qui ne passe pas. Les critiques qui fusent concernent d’ailleurs Trump en personne : c’est un « bad loser », un mauvais joueur… Plus question de parler de fraude !
Et Hillary qui se dit « atterrée que le candidat de l’un de nos deux grands partis adopte ce genre de position ». Le moment est vraiment extraordinaire. Surtout qu’on a, aujourd’hui, encore plus qu’à aucune autre récente élection, de fortes raisons de douter de l’entière fiabilité du processus électoral américain.
 

Clémentine Jallais

 
http://www.thenewamerican.com/usnews/politics/item/24449-trump-failure-to-promise-acceptance-of-election-results-draws-media-scorn
 
http://thefederalist.com/2016/10/19/8-times-liberals-claimed-election-stolen-rigged/