Trump accusé de maladie mentale en vue de sa destitution – mais son « impeachment » est inconcevable

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C’est la dernière cabale en date contre Donald Trump : tenter d’obtenir sa destitution pour « maladie mentale ». Le New Yorker, magazine branché de la médiacrature américaine, rapporte sous la plume d’Evan Osnos qu’un groupe d’élus au Congrès, dont il garde les noms secrets, vont tenter d’activer le 25e amendement de la Constitution qui permet le remplacement d’un président jugé fou. « Ce président est-il capable d’assumer cette fonction et de tenir la distance ? » : c’est l’axe totalement anti-démocratique de l’attaque mitonnée en petit conclave mais dont la crédibilité juridique et l’honnêteté politique sont à peu près nulles, contrairement à celles d’un « impeachment » qui, lui, nécessiterait le très improbable assentiment du Congrès.
 
S’il est établi que le président Trump a tenté de transgresser plusieurs limites à ses pouvoirs, « il est lâche de prétendre, sans donner leurs noms, que quelques élus au Congrès concoctent une opération destinée à renverser le président », réplique à Evan Osnos l’éditorialiste conservateur John Wolverton, sur thenewamerican.com. D’autant que les adversaires les plus retors de Donald Trump ont déjà reconnu que cette stratégie est vouée à l’échec : le très gauchiste magazine Salon a qualifié toute tentative d’activation du 25e  amendement « de folie carrément délirante ». Mais Osnos persiste malgré le scepticisme de ses petits camarades, postillonnant que « des doutes considérables se sont exprimés sur la santé mentale et physique de Trump ». Le gratte-papier pense tenir son Watergate.
 

Trump victime de maladie mentale ? Ce sera difficile à prouver…

 
Pour mieux évaluer la question, mieux vaut s’en référer à l’histoire et au droit. Robert Gilbert, professeur de sciences politiques à la Northwest University de Kirkland, près de Seattle, a rédigé un excellent article à ce sujet en 2010. Il rappelle d’abord que le 25e amendement, qui date de 1787, édicte « qu’en cas de destitution du président, de décès, de démission ou d’incapacité à assurer les pouvoirs et devoirs dudit office, cela sera dévolu au vice-président ». Il ne précise pas si ce sont les pouvoirs ou l’office qui seront ainsi dévolus au vice-président, donc si ce dernier demeure vice-président en assumant des pouvoirs présidentiels ou s’il devient président. Surtout, la notion « d’incapacité » n’est pas définie, de même qu’il n’est pas précisé qui établit l’inaptitude d’un président, ni sa durée. Il n’est pas indiqué si un président déclaré « inapte » peut retrouver ses fonctions s’il redevient « apte ». Ce brouillard juridique explique que la plupart des présidents aient évité d’admettre publiquement une maladie ou une invalidité par crainte d’une crise institutionnelle.
 
Le Pr Gilbert ne détecte que quelques rares épisodes relevant de ce cas de figure et faisant jurisprudence. En 1841, le président William Henry Harrison décéda à son poste et le vice-président John Tyler affirma haut et fort qu’il devenait le nouveau chef de l’exécutif, et pas seulement son supplétif. Quelques contemporains le contestèrent, tel l’ancien président John Quincy Adams qui écrivit : « J’ai rendu visite ce matin à M. Tyler, qui se pose en président des Etats-Unis, et non en vice-président agissant comme président, ce qui eût été l’acception correcte ». Tyler persista, prononça un discours inaugural au cours duquel il précisa que la fonction présidentielle lui avait bien été dévolue, et prit ses quartiers à la Maison Blanche. Le Congrès finit par l’approuver, créant une législation de fait que le Pr Gilbert qualifie de détournement de l’intention des constituants.
 

Impeachment ou destitution : la cabale contre Trump est dans les médias

 
Cela ne résout évidemment pas la question des modalités de l’évaluation d’une incapacité présidentielle d’ordre mental ou comportemental. Ce qui place Evan Osnos, procureur de papier reniflant un « narcissisme pathologique » chez le président Trump, dans une situation embarrassante. Il tente de s’en sortir en citant le Pr Gilbert : « Si les interventions (du président) deviennent trop singulières, alors le vice-président devrait pouvoir faire quelque chose ». Mais Gilbert enchaîne : « Mais si le président ne fait que se comporter comme il s’est comporté durant la campagne, alors le vice-président et le cabinet auront beaucoup de mal à agir. »
 
Reste la voie de « l’impeachment », cette destitution dont la menace avait conduit Richard Nixon à la démission après « l’affaire » du Watergate. Cette procédure, fixée par l’article II de la Constitution, édicte que « le président, le vice-président et tous les fonctionnaires civils des Etats-Unis seront renvoyés de leur poste pour, et en certitude de, trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs ».
 

« L’impeachment » implique, lui, la constitution de délits jugés démocratiquement par le Congrès

 
Le constituant Alexander Hamilton précisa bien que les méfaits justifiant cet « impeachment » devaient avoir un impact « politique », c’est-à-dire « porter préjudice, dans l’instant, à la société elle-même ». L’« impeachment », prononcé démocratiquement par le Congrès, constitue un élément-clé destiné à lier le plus étroitement les fonctionnaires et hommes politiques au consentement populaire.
 
Ces journalistes de la presse dominante inféodée aux pouvoirs globalistes, qui ne digèrent toujours pas que les électeurs aient désigné leur adversaire le plus convaincu à la magistrature suprême, devront abandonner l’hypothèse de la cabale pour s’en tenir à la procédure de « l’impeachment ». Ce dernier implique une procédure ouverte et démocratique, avec vote à la majorité simple à la Chambre des Représentants puis procès public devant le Sénat. C’est autre chose que les complots cuisinés dans les antichambres et les salons occultes qu’affectionnent les plumitifs de la pensée unique.
 

Matthieu Lenoir