Trump, président « dangereux » ? Il contre-attaque après la lettre ouverte des néo-cons républicains

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L’ancien directeur général de la CIA, Michael Hayden, s’est joint au mouvement d’opposition républicaine à Donald Trump.

 
50 spécialistes républicains des questions de sécurité US, ayant conseillé Nixon, les Bush, Clinton et Obama, ont publié une lettre ouverte où ils assurent que Trump serait un président « dangereux ». Mais sa contre attaque fait des ravages : il dénonce le système de guerres illégales installé par les néo-cons et ses conséquences désastreuses pour les Etats-Unis et la planète.
 
Ils n’ont pas trouvé de mots assez sévères, effrayants et méprisants. Les cinquante signataires, qui déclarent connaître « les qualités personnelles qu’il faut avoir pour être président des Etats-Unis », portent sur le candidat des républicains un jugement sans appel :  Donald Trump n’a « pas le tempérament d’un président », il n’a montré « aucun intérêt pour se mettre au courant des affaires étrangères », il serait « le plus imprudent de tous les présidents » s’il était élu, « un président dangereux » qui mettrait « en danger la sécurité du pays ». Pour faire bon poids, ils ajoutent que Donald Trump « manque du caractère, des valeurs, de l’expérience » nécessaires, et qu’il affaiblit « l’autorité morale des Etats-Unis en tant que leader du monde libre ». Mais cette lettre ouverte semble avoir l’effet inverse de celui qu’elle visait : c’est l’occasion pour Trump d’une vigoureuse contre attaque où il rappelle la désastreuse politique étrangère, les guerres illégales, les pratiques inconstitutionnelles incluant torture et espionnage, menée depuis vingt ans par divers présidents sous l’influence des néo-cons et autres dangereux bellicistes.
 

Une lettre ouverte signée par de dangereux criminels

 
Trump et l’un de ses principaux soutiens, l’ancien maire de New York Rudolph Giuliani, ont saisi l’occasion de pilonner le système bipartisan dont les néo-cons républicains et bellicistes forment l’aile « droite », ces « initiés de Washington » dont l’Américain moyen a de plus en plus horreur. Le candidat désigné s’en est donné à cœur joie contre les signataires de la lettre ouverte : « Les noms au bas de cette lettre ouverte sont ceux que le peuple américain doit retenir pour leur demander pourquoi le monde a subi un pareil gâchis, et nous les remercions de se mettre en avant de sorte que tout le monde dans notre pays puisse voir qui mérite d’être puni pour avoir fait de la planète un endroit si dangereux ! » Et de poursuivre : « Ils ne sont rien d’autre que cette élite de l’échec qui cherche à garder son pouvoir, et il est temps de leur demander des comptes pour leurs actes. Ces initiés – dont fait partie Hillary Clinton – ont pris la décision désastreuse d’envahir l’Irak, ont permis que des Américains meurent à Benghazi, et que Daech vive et croisse. (…) Il est temps de taper du poing sur la table et de leur retirer leur fromage : le temps où l’escroc Hillary Clinton et les autres désastreux de Washington se remplissaient les poches à nos dépens est fini. »
 

Qui sont les néo-cons républicains anti-Trump ?

 
Parmi les cinquante signataires on relève les noms de conseillers connus, liés au CFR et à la Trilatérale. C’et le cas de l’ancien patron de la CIA Michael Hayden impliqué en 2014 dans un scandale d’utilisation des « métadonnées » pour éliminer des suspects et leurs familles juste sur la base de ces « métadonnées ». Il n’y eut pas de procès et le président Obama le couvrit. Parmi les néo-cons qui ont signé, on trouve aussi Michael Chertoff, binational, qui a lancé les fouilles au corps inconstitutionnelles dans les aéroports, puis s’est enrichi en vendant à l’administration qu’il avait dirigée des appareils de détection inutiles. Parmi les contempteurs de Donald Trump, on trouve aussi l’ancien ambassadeur US à l’ONU John Negroponte, qui avait cité fallacieusement une résolution de l’ONU pour servir de prétexte à envahir l’Irak. Ou encore des banquiers suspects, Robert Zoellick, l’ancien patron de la World Bank, connue pour la corruption qui y règne, ou encore Henry « Hank » Paulson, qui fut patron de Goldman Sachs et secrétaire du trésor de George W. Bush, et qui, bien que figurant parmi les Républicains, appelle à voter Hillary Clinton.
 

La contre-attaque d’un futur président ?

 
Cette clique forme à vrai dire une cible idéale pour Donald Trump, une sorte de résumé condensé du système qu’il dénonce. Ces prétendus spécialistes de la sécurité qui le disent dangereux et inexpérimenté, ont mené, au su de tous, des guerres meurtrières qui ont abouti à favoriser le terrorisme, faire fuir les chrétiens du Moyen Orient, accélérer l’invasion de l’Europe, et, ce qui compte énormément aux Etats-Unis, faire tuer des soldats américains, restreindre illégalement les libertés publiques, porter la guerre sur le sol national. Bref, un bilan désastreux : ils se sont montrés de dangereux et inefficaces bellicistes, au service de projets qui nuisent à l’Amérique. Qu’ils soient au service du mondialisme est une évidence qui crève maintenant les yeux d’une part de plus en plus grande des citoyens américains, et leur intérêt personnel devient de plus en plus flagrant aussi. De sorte que le candidat républicain a pu se permettre de leur promettre une prompte retraite : « Ils se mettent en avant et tentent de se faire un peu de publicité, et ils espèrent de tout cœur que quelqu’un d’autre que Trump va être élu parce que comme ça ils auront du travail ». Une contre-attaque qui devrait porter dans l’Amérique profonde.
 

Pauline Mille