L’islam, une religion malfaisante pour Anne Marie Waters, directrice de Sharia Watch UK et candidate à la présidence de l’UKIP

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Dire qu’une religion est malfaisante (« evil », ce que l’on pourrait aussi traduire par « mauvais » ou « néfaste ») ne devrait pas être interdit. C’est ce qu’a redit Anne Marie Waters lors d’un débat à la BBC avec son principal concurrent à la présidence du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) anciennement dirigé par Nigel Farage. Et Mme Waters, qui est aussi directrice de l’ONG anti-charia Sharia Watch UK et cofondatrice de la branche britannique du mouvement anti-islamisation Pegida, revendique ouvertement cette opinion en ce qui concerne l’islam puisque ce serait aussi l’opinion de « millions de personnes dans ce pays qui attendent que quelqu’un l’exprime pour eux ». Une opinion néanmoins dénoncée par son concurrent Peter Whittle, donné favori pour remplacer Paul Nuttall après sa démission suite à la déroute de l’UKIP aux élections législatives de juin dernier : seulement 1,8 % des voix au niveau national contre 12,6 % en 2015 !
 

Anne Marie Waters, présidente de Sharia Watch, critiquée au sein de l’UKIP pour son soutien à Marine Le Pen et Geert Wilders

 
Sept candidats sont en lice pour ces élections internes qui se déroulent en ce mois de septembre. Nigel Farage n’est pas candidat, mais il a dit que si Mme Waters devait l’emporter, ce serait la fin de l’UKIP. Début juillet, le journal de gauche The Guardian s’inquiétait de l’afflux récent de nouveaux membres qui pourrait être une « infiltration » d’électeurs d’Anne Marie Waters. Mme Waters a été empêchée par la direction du parti de se porter candidate aux élections perdues de 2017 à cause de sa fonction de vice-présidente de Pegida UK et de ses déclarations en faveur de la Française Marine Le Pen et du Néerlandais Geert Wilders. Son approche de l’islam ressemble d’ailleurs beaucoup plus à celle de Wilders que de Le Pen, puisqu’elle a décrit cette religion comme étant « une foi expansionniste, politique, totalitaire et suprémaciste, tournée vers la domination mondiale ». On lui reproche aussi sa proximité au sein de Pegida UK avec Tommy Robinson qui a appartenu dans le passé à l’English Defence League (Ligue de défense anglaise), un groupe classé à l’extrême droite et dont les membres sont, comme ceux du Parti national britannique (BNP), interdits d’adhésion à l’UKIP.
 

L’UKIP va-t-il devenir plus ferme face à l’islam et proposer une vraie alternative aux électeurs britanniques après le Brexit ?

 
Si Peter Whittle s’est opposé aux termes employés par Anne Mary Waters lors du débat à l’émission Newsnight de la BBC, il reconnaît que l’islamisation et la défense de l’identité britannique sont des questions importantes et il est désigné par le Guardian comme étant à l’origine des propositions anti-charia et anti-niqab dans le programme du parti aux élections de cette année.
 
Une victoire d’Anne Marie Waters causerait probablement une crise au sein du parti, ou peut-être une refondation pour un nouveau départ, car 18 de ses députés au Parlement européen (sur 20) ont annoncé qu’ils quitteraient alors l’UKIP. Fondé au départ pour faire sortir le Royaume-Uni de l’UE, l’UKIP était toujours resté sous Nigel Farage très modérément conservateur, plutôt politiquement correct et très prudent dans ses déclarations sur l’islam, ce qui ne l’a jamais empêché d’être ostracisé par les médias et les « élites » politiques comme l’a été le FN en France.
 

Olivier Bault