Uruguay : depuis la légalisation de l’avortement en 2012, forte augmentation des IVG

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Le nombre d’avortements légaux a augmenté de 20% en 2014 par rapport à 2013, première année pleine depuis l’entrée en vigueur de la loi légalisant l’« IVG » jusqu’à 12 semaines de gestation en 2012 sous la présidence de José Mujica qui en avait fait une de ses mesures phares. Au total, 8.500 avortements ont été pratiqués l’année dernière, selon le chiffre officiel des interventions déclarées au ministère de la Santé publique.
 

Une forte augmentation provoquée par la « loi »

 
Cette augmentation est à elle seule le signe de l’effet incitatif d’une loi de légalisation de l’avortement. Pour l’heure, le taux d’« IVG » en Uruguay reste relativement bas par rapport à d’autres pays du monde : 12 pour 1.000 femmes âgées de 15 à 45 ans. Mais il est donc en augmentation.
 
Sur les 8.500 avortements « légaux » déclarés en 2014, 18% ont été pratiqués sur des jeunes femmes ou des adolescentes de moins de 20 ans, selon les données officielles.
 

L’IVG augmente de 30% en Uruguay en 2014, en raison de la légalisation de l’avortement

 
La loi uruguayenne conserve quelques garde-fous pour éviter l’« IVG » : sur l’ensemble des femmes qui ont demandé un avortement en 2014, 9% d’entre elles ont renoncé à leur projet après avoir rencontré une équipe interdisciplinaire qui est censée leur présenter les risques liés à l’intervention, les aides possibles pour garder leur enfant et les possibilités d’adoption de l’enfant à naître. L’histoire ne dit pas si ces obligations sont respectées à la lettre, mais cela aura au moins permis de sauver quelques vies : nettement plus qu’en 2013 puisque la proportion de femmes ayant un projet d’avortement et qui y ont renoncé a augmenté de 30 % par rapport à cette année-là.
 
Mais cette augmentation elle-même indique que la demande d’avortement a progressé encore plus fortement.
 
Si le gouvernement uruguayen signale qu’il n’y a pas eu de morts maternelles liées à un avortement légal en 2014, le mouvement pro-vie uruguayen Movidos por la Vida regrette que les statistiques officielles ne comprennent pas le relevé des éventuelles « complications sanitaires » liées aux avortements pratiqués.