DIEM25 : Varoufakis et l’ultra-gauche joue sur l’exaspération anti-UE pour réclamer plus de fédéralisme européen

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L’ex ministre des Finances grec Yanis Varoufakis, lance son mouvement DIEM25.

 
Cela a tout l’air d’une manipulation. L’ancien ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, vient de lancer une campagne européenne pour promouvoir la démocratie en Europe. Mais derrière le mouvement DIEM25 (Democracy in Europe Movement 2025) se cache une habile manœuvre pour justifier les captations de pouvoir par Bruxelles, et ce par le biais d’une ultra-gauche internationaliste et partisane du fédéralisme européen. L’exaspération anti-UE nourrie par tant de mesures actuelles prises par Bruxelles ou par le « moteur » allemand de l’Europe, que ce soit à travers la crise des migrants ou la promotion du libre-échangisme, est le catalyseur rêvé pour la mise en place d’une « super-Europe ».
 
La coloration d’extrême gauche, elle, ne se cache pas. Varoufakis est un « marxiste erratique » autoproclamé. La montée du communisme historique s’appuyait sur la dénonciation de vraies injustices : il en va de même ici. S’indigner face au caractère antidémocratique de l’Europe et son mépris pour les droits des peuples et des gens n’est pas absurde et le professeur d’économie grec n’a aucun mal à se faire entendre lorsqu’il le proclame haut et fort. La Commission, irresponsable, exerce un pouvoir de plus en plus totalitaire au mépris des réelles préoccupations.
 

DIEM25 de Yanis Varoufakis au service du fédéralisme européen

 
Mais suffit-il de dénoncer ce « déficit démocratique », comme le fait Varoufakis, pour justifier la mise en place d’une instance supranationale « démocratique », pour le coup, pour régler le problème ?
 
DIEM25 prouve le contraire dans son manifeste qui dénonce pêle-mêle le pouvoir de Bruxelles et les médias qui lui sont soumis, les banques et leur sauvetage, les inégalités mais pour mieux accuser l’UE de nourrir le sentiment anti-européen. C’est un discours « anti-Establishment » somme toute classique que les penseurs et politiques hostiles au fédéralisme européen développent depuis longtemps de manière moins orientée… à gauche.
 
Car DIEM25 dénonce les maux mais propose ni plus ni moins de les aggraver. Dans ses écrits, Varoufakis encense le principe de la mise en place de l’Union européenne et attribue aux abandons de souveraineté le maintien de la paix. L’UE, écrit-il, a su « arracher la paix et la solidarité aux mâchoires de conflits et de sectarismes qui ont traversé les siècles ». Le « sectarisme », dans le langage politiquement correct, c’est toute croyance religieuse qui s’affirme vraie.
 

Comment l’ultra-gauche utilise l’exaspération anti-UE pour faire plus d’UE

 
Aussi DIEM25 propose-t-il d’ajouter de l’union à l’Europe, à travers la création d’une assemblée élue au suffrage universel : c’est dès 2025 que Varoufakis rêve de voir fonctionner ce « parlement souverain ». Installer le fédéralisme européen par la volonté de ceux-là même qui en dénoncent les horreurs, n’est-ce pas joli ?
 
Varoufakis n’oublie pas le système bancaire qu’il aimerait voir unifier selon le modèle de la Fed américaine, et prône une ouverture des frontières encore plus large aux migrants d’Orient et du Tiers monde. Loin d’être un opposant à l’établissement, il adhère à tous ses programmes, à commencer par la lutte contre le réchauffement climatique, pour l’abandon complet des énergies fossiles.
 
« Il faut une stratégie internationaliste en vue d’une coalition pan-européenne pour démocratiser l’Europe », affirme, grandiloquent, le manifeste de DIEM25. Derrière les mots, on perçoit la continuité de ce qui se fait aujourd’hui à la tête de l’Union européenne ; il s’agit seulement que les peuples soient d’accord et imaginent avoir eux-mêmes voulu ce qui se passe.
 

DIEM25 : la marche vers un parlement souverain au niveau européen

 
La mécanique est la même que celle qui joue dans la mise en place de l’eugénisme ou de l’euthanasie : le totalitarisme a trouvé l’astuce qui consiste à s’imposer en donnant à chaque citoyen l’impression que c’est ce qu’il a toujours voulu.
 
Sans surprise, l’un des premiers articles exposant le projet a été publié par une officine de propagande financé par George Soros, Project Syndicate, qui a reçu Yanis Varoufakis les bras ouverts pour qu’il y lance son appel à l’adhésion.
 
Tout cela est cousu de fil rouge.
 

Anne Dolhein