FANTASTIQUE Warcraft :
le commencement ♥♥


 
Warcraft est un très célèbre jeu vidéo, qui a connu plusieurs générations. La première version remonte à 1994, ce qui est quasiment la préhistoire pour ce milieu. Le scénario est fondé sur des guerres entre les Hommes et les Orcs : le royaume humain d’Azeroth est envahi par les Orcs venus du monde parallèle de Draenor. Le nom même des Orcs, comme tous les éléments de mythologie fantastique du jeu vidéo, et donc du film, sont tirés, comme l’essentiel de l’univers de Warcraft, du monde du Seigneur des Anneaux de Tolkien. Les Orcs sont des humanoïdes musclés, souvent verts, de trois à quatre fois le gabarit d’un homme, d’où leur dangerosité évidente. Les versions successives des jeux vidéo de l’univers de Warcraft finissent par constituer une large matière. Les joueurs en ligne peuvent incarner à volonté des milliers de personnages différents – de toutes espèces – sur différentes planètes et régions, et à différentes époques. Les scénaristes du cinéma peuvent donc puiser dans cette immense matière. Warcraft : le commencement reprend pour l’essentiel la base de 1994. D’autres opus cinématographiques devraient suivre.
 
Précisons que, dans cet épisode, il n’est nullement question de créatures ou personnages absolument horrifiques apparaissant dans la suite des scénarios des jeux vidéo, comme les démons ou les morts-vivants. Si le fantastique est présent, massivement, avec des sorciers orcs s’opposant à des magiciens humains, Warcraft : le commencement ne relève pas du film d’horreur. La sorcellerie est clairement condamnée. Pactiser avec des forces mauvaises ne peut qu’amener des malheurs, sur autrui, mais aussi sur celui qui croit un temps habile et efficace à procéder ainsi.
 

Warcraft, le commencement : le fantastique guerrier pour un public restreint

 
L’intrigue est bien construite. Les personnages possèdent tous un minimum d’existence, de densité, dans le camp des Humains comme dans celui des Orcs. L’invasion d’Azeroth par des populations totalement étrangères, communiant en une croyance sanguinaire, fuyant leur propre monde qu’ils ont rendu eux-mêmes inhabitable à force de guerres intestines, prend une résonnance singulière avec l’actualité européenne. Même des magiciens humains, qui tiennent lieu de prêtres à Azeroth, trahissent, on ne sait trop pourquoi, en appelant à l’invasion des Orcs. Un Orc modéré se révèle vite fort isolé, et a toutes les chances de se faire massacrer par les siens. Doit-on considérer tout cela comme fortuit ?
 
L’amateur de fantastique, d’un fantastique guerrier dans la ligne du Seigneur des Anneaux passera un bon moment avec Warcraft : le commencement. La grande limite du film est qu’il ne s’adresse qu’à un type de public restreint.
 

Hector Jovien

 
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