X-Men days of future past (les jours des futurs passés) ♠
Cinéma

X-Men days of future past (les jours des futurs passés)

FANTASTIQUE- SCIENCE-FICTION
 
Rien de plus manqué qu’un film d’action qui ennuie…Qu’un réalisateur ambitionne de donner une dimension esthétique ou philosophique à un film de superhéros, pourquoi pas, mais il ne doit surtout pas oublier les règles du genre avant tout. En outre, depuis une décennie, pour le spectateur régulier, la licence des X-Men risque de fatiguer quelque peu : le plaisir de la découverte n’existe plus guère, et les interrogations sur la place des monstres dans la société se répètent beaucoup, dans des termes identiques.
 
Encore un motif pour éviter de s’étendre sur 2h10, qui en paraissent une de plus, avec une intrigue au fond des plus minces, voyager dans le passé pour corriger un épisode aux conséquences lointaines funestes, étirée de façon ridicule. Un commentateur a jugé méritoire et même « proustien » ce film d’un ennui profond ; or le super héros ne tire ni n’inspire de réflexion proustienne sur le temps à travers ses voyages…
 
Les Accords de Paris de 1973, sur le Vietnam, qui servent de toile de fond historique, sont manqués dans la reconstitution ; outre l’Opéra Bastille dans le décor, anachronisme flagrant, ils sont montrés comme une capitulation américaine pure et simple face à des communistes nord-vietnamiens, sur le modèle des Allemands à Berlin en mai 1945.
 
D’autre part, le spectateur bienveillant veut bien croire un temps aux pouvoirs particuliers de ces X-Men, mais un surhomme seul pour soulever un stade, ce n’est quand même pas beaucoup. Les acteurs jouent faux souvent, ne donnent pas l’impression de croire vraiment en leurs personnages, il est vrai extravagants ; accumuler de grandes vedettes ne suffit pas à créer un ensemble harmonieux et de qualité. Domine une impression de dissonance. X-Men days of future past, complètement manqué, fait rétrospectivement passer le précédent « X-Men, le commencement » (2011) pour une grande œuvre sous-estimée, ce qui n’est peut-être pas totalement faux, dans son genre particulier. La trilogie « Retour vers le Futur », sur un thème proche, reste infiniment supérieure.
 
 
Hector Jovien